Ils n'hésitent pas à rappeler que c'est une bonne affaire: 3,50% sur 3 ans, 4% sur 5 ans et 4,20% sur 8 ans, c'est mieux que ce que rapportent les comptes d'épargne. C'est aussi un point de pourcentage de plus que lors de la précédente émission.
Un placement destiné à l'investisseur privé
Un bon d'état, c'est une obligation, un emprunt à long terme qui permet à l'Etat de se financer. Il s'agit d'un titre destiné à l'investisseur privé. Il est émis par tranche de 200 euros. Son revenu est fixe muni d'un coupon annuel. Au terme, le capital est remboursé à 100%.
C'est la Banque nationale, en tant que caissier de l'Etat qui en assure l'émission. Il y a quatre émissions par an (mars, juin, septembre et décembre), chaque fois accompagnées d'une campagne publicitaire, mais cette fois-ci, la campagne bénéficie d'une guest star en la personne d'Yves Leterme.
On le souscrit auprès des banques, ou si on préfère auprès du service des "grands livres" par simple virement.
Ce taux net de 3,40% sur une période de 5 ans n'est peut-être pas une si bonne affaire dans la mesure où les taux sont volatils et semblent voués à augmenter vu la situation financière de la zone euro. Test-Achats ne recommande donc pas ce genre de placement.
En clair, si les taux remontent et que l'on revendait un bon d'Etat à un taux inférieur, l'épargnant supportera une moins-value.
Test-Achats ne recommande ces bons d'Etat à la limite que dans le cas d'un portefeuille assez complet, pour qui souhaiterait diversifier ses placements. Mais même dans ce cas de figure, des obligations d'Etat hors zone euro ou des obligations en couronnes suédoises ou danoises restent plus intéressantes.
Une bonne affaire pour l'Etat
Les promoteurs de ces nouveaux bons d'Etat assurent que la Belgique est parfaitement à même de souscrire à ses engagements et que ces bons ne comportent aucun risque. L'intérêt du bon tient surtout à la qualité de l'émetteur du bon: l'Etat, dont le risque d'insolvabitilié est nul.
Ils reconnaissent que c'est aussi une bonne affaire pour l'Etat qui va pouvoir ainsi emprunter à un meilleur taux que sur les marchés : la Belgique doit acquitter des taux de plus de 5% aujourd'hui. Mercredi, ils sont passés de 5,08% à 5,48%.
Une vieille tradition réactivée
Invité des journaux de la mi-journée à la RTBF, Philippe Maystadt, expliquait que l'Etat s'appuyait ainsi sur l'importante épargne qui caractérise les Belges.
Très courant dans les années 1990 en Belgique, ce mécanisme pour collecter l'épargne publique était moins utilisés ces dernières années, car il était devenu moins attractif que d'autres produits financiers.
Promotion
Philippe Maystadt rappelait que ces bons marcheraient si leurs taux restaient intéressants. Le président de la BEI se base sur sa longue expérience en la matière.
A l'époque, au début des années 90, il faisait l'article de ses emprunts et cela marchait.
En 1990, un bon à 10% parvient à rassembler 70 milliards de francs belges (1,75 milliards d'euros), son emprunt bénéficie en outre de la baisse du précompte de 25 à 10%. Un autre emprunt, le "Philippe III" récolte 126,5 milliards de francs (plus de 3 milliards d'euros) et est clôturé avant terme vu le succès. En 1991, le "Philippe IV" à 9% sur 8 ans donne 53 milliards de francs, dont 36 milliards en un jour...
Pour rendre les bons émis aujourd'hui aussi attractifs, certains pensent d'ailleurs à les exonérer d'impôt, à l'image des comptes d'épargne.
En route vers le succès?
Avant même cette dernière souscription de 2011, les émissions de bons d'Etat ont déjà rapporté davantage cette année que sur l'ensemble de 2010. La dernière émission de l'année devrait être la meilleure de 2011, espère-t-on du côté de l'Agence fédérale de la Dette, où l'on indique avoir même reçu des demandes d'informations de la part de citoyens néerlandais.
Les trois émissions déjà réalisées cette année ont permis au Trésor de récolter 305,52 millions d'euros, soit bien plus que les 219,45 millions d'euros récoltés lors des quatre souscriptions de 2010.
Cela dit, on est loin des sommets atteints au début des années 90. La part des bons d'Etat dans le refinancement de la dette reste modeste. Pour 2011, les émissions d'OLO (obligations linéraire-lineaire obligaties) atteindront en effet 39 milliards d'euros, soit près de 100 fois plus que les bons d'Etat.
Mais du côté de l'Agence de la dette, on verrait d'un bon œil un regain d'intérêt des épargnants belges pour la dette publique alors qu'environ 39 milliards d'euros devront encore être levés en 2012 pour la refinancer.
JFH avec agences