Le point de vue de la direction de Delhaize est assez simple à résumer : ce sera la mise sous franchise des 128 magasins que le groupe détient encore et rien d’autre.
Au terme des trois conseils d’entreprise qui se sont tenus depuis le 7 mars, la direction estime avoir fait le job en respectant la procédure légale d’information et de consultation. Pour elle, comme elle l’écrit dans le communiqué envoyé à l’issue de la réunion, cette consultation visait "à clarifier l’annonce du plan d’avenir en répondant aux questions et en fournissant toutes les informations nécessaires aux partenaires sociaux", ce que la direction estime avoir fait.
Et donc, du point de vue de la direction, les raisons de l’échec de ces conseils d’entreprise seraient à aller chercher du côté syndical. "Cependant, les partenaires sociaux ont à chaque fois quitté ces moments de dialogue social après une courte durée, malgré un ordre du jour qui prévoyait à chaque fois la possibilité de poser des questions supplémentaires et de faire des suggestions concernant le plan actuel. Toutes les questions soulevées jusqu’à présent ont reçu une réponse", écrit la direction dans son communiqué.
Toujours dans ce communiqué, la direction explique comprendre "l’émotion et les interrogations de ses collaborateurs", elle veut "rendre le dialogue social possible". Elle en appelle à un "médiateur social" [conciliateur social, ndlr] ce qui devrait permettre, selon elle, "de fournir toutes les informations complémentaires sur le plan d’avenir, de répondre à toutes les questions de nos partenaires sociaux et de nos collaborateurs et d’entamer la discussion sur les mesures d’accompagnement de ce plan". Elle parle donc bien du plan annoncé le 7 mars, de la mise sous franchise des magasins, et de rien d’autre, a priori.
Au sujet de ce plan, la direction de Delhaize se veut rassurante dans le communiqué envoyé ce mardi. " Le seul objectif de ce changement est de stimuler la croissance et donc la rentabilité de ces 128 supermarchés. Dans les supermarchés concernés, il n’y aura pas d’impact sur l’emploi, puisque tout le personnel sera transféré vers les nouveaux gérants indépendants, tout en maintenant les salaires et les conditions de travail", écrit la direction.
"Les employés de nos supermarchés indépendants seront protégés par un cadre juridique clair, à la fois pendant la transition et à l’avenir, de la même manière qu’ils le sont actuellement. Tous les employés concernés conserveront leur emploi et pourront poursuivre leur carrière dans les futurs magasins autonomes, en conservant leur salaire et leurs conditions de travail actuels sans limitation dans le temps", ajoute-t-elle.