En fait, c’est ce qui fait la différence entre le logement et l’habitat, explique Chloé Salembier, ethnologue, qui étudie l’utilisation des espaces à l’UCLouvain.
"En réalité, le mot habitat, à la base, est plutôt issu de la biologie et fait référence aux différentes espèces, animales et végétales, pour parler de l’environnement dans lequel elles se développent, évoluent.
Et pour les êtres humains, c’est un peu la même chose. Quand on parle de logement, c’est vraiment la réponse aux besoins fonctionnels, il y a une dimension beaucoup plus fonctionnaliste. Alors que quand on parle d’habitat, ça déborde du logement, parce qu’il y a cette dimension matérielle, mais aussi cette dimension symbolique, cette dimension temporelle, cette dimension sociale aussi, par les formes de sociabilité qui vont pouvoir être créées avec le voisinage."
Concrètement, c’est exactement ce que les journalistes du Ligueur ont pu voir en allant à la rencontre des familles sinistrées.
La dimension relationnelle : c’est le quartier, ce sont les grands-parents qui habitent à l’autre bout de la rue : " Tu peux aller chez mamy et papy et puis tu reviens ".
La dimension symbolique, c’est ce que Mélodie décrit comme leur 'identité', leurs 'goûts', ce qu’ils ont construit, l’investissement physique et financier qu’ils ont pu y mettre.
Et puis la dimension temporelle, ce sont les habitudes, liées à l’endroit où l’on vit. Ces habitudes, dans une vie de famille, sont importantes, parce qu’elles permettent de ne pas toujours tout remettre en question. Ce sont des règles qui permettent une certaine stabilité. Un mot qui est d’ailleurs souvent revenu dans les propos des familles sur l’habitat.