En 2019, plus de 43 milliards de tonnes de CO2 ont été relâchées dans l'atmosphère. Un danger pour notre planète qui ne parvient plus à absorber cette quantité de gaz à effet de serre. Alors, pour espérer limiter le réchauffement planétaire à moins de 2° d'ici la fin du siècle, si possible 1.5°, l’accord de Paris fixe l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, sur base volontaire.
Or les Etats-Unis sont les deuxièmes plus grands pollueurs au monde, après la Chine. Et ils sont ‘bénis des dieux’ puisque depuis 2011, ils sont les premiers producteurs de gaz naturel - devant la Russie - et depuis 2018, ils sont premiers producteurs de pétrole devant l’Arabie saoudite. Cela, grâce au miracle du fracking, la fracturation hydraulique. Avec cette manne, comment baisser les émissions carbones ? Quel mix énergétique adopter ?
Dans le premier épisode de cette série de podcasts, voyons d’abord l’héritage de Donald Trump.
Comment Donald Trump a détricoté la politique de Barack Obama
Une de ses premières annonces en 2017, est le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur climat. Dans le cadre de cet accord, les Etats-Unis s’étaient engagés à diminuer les émissions de CO2 de 26 à 28 %, d’ici 2025, comparé à 1990. Un accord qu’avait négocié Barack Obama, et qu’il avait adopté lui aussi par décret. Donald Trump rejette tout en bloc. "Ce qu’il reprochait à l’accord de Paris", analyse Jean François Boittin, spécialiste de la politique économique américaine, "comme tous les accords internationaux signés par la totalité de ses prédécesseurs républicains et démocrates, c’est qu’ils avaient été négociés par des incapables qui avaient sacrifiés les intérêts des Etats-Unis".
Dans le même temps, Donald Trump nomme Scott Pruitt à la tête de l’EPA, l’Agence de protection de l’environnement. Lui aussi est un fervent défenseur de l'industrie des énergies fossiles. "L’administration précédente s’est engagée à déclarer la guerre au charbon. Et bien la guerre contre le charbon est terminée", avait-il déclaré. "Le nouveau décret portera sur les efforts de l'administration passée qui ont conduit à supprimer des emplois dans le pays, avec le Clean Power Plan".
Le ‘Clean Power Plan’ que Barack Obama avait adopté par décret, poussait les producteurs d’électricité à se tourner vers les énergies renouvelables (le Solaire, l’hydraulique, l’éolien), dans le but d’abandonner progressivement le charbon, l’énergie fossile la plus polluante de toute.
Au lieu de cela, l’administration Trump remplace le ‘Clean Power Act’ par le ‘Affordable Clean Energy Rule’, une règlementation beaucoup moins contraignante sur le plan environnemental, pour les grands opérateurs des énergies fossiles. Donald Trump promet de relancer l'industrie du charbon.
En plus, il allège les normes d’émission de CO2 des véhicules et il donne son accord pour élargir les possibilités d’explorations de pétrole et de gaz dans les parcs nationaux, ainsi qu’en Alaska. Des zones qui jusque-là, étaient protégées.
La montée du pétrole et du gaz naturel a précédé Donald Trump
En quatre ans, au total, l’administration Trump a mis fin par décret à une centaine de réglementations liées au climat et à la protection de l’environnement. Des réglementations qui sont contrôlées par l’EPA. "Ils se sont attaqués à une série de réglementations environnementales, une bonne part ayant un impact sur le secteur énergétique pour dire : ‘ça : ça ne sert à rien, ça : ça coute trop cher, ça : ce n’est pas bon pour l’économie américaine’...", analyse Francis Perrin, spécialiste des énergies à l’IRIS (l’institut des relations internationales et stratégiques). "C’est donc une entreprise méthodique, mais qui n’est pas marquée par une hostilité aux énergies renouvelables. Qui est marquée par le fait que les énergies fossiles sont très importantes aux Etats-Unis, que le potentiel est considérable. Mais la montée du pétrole et du gaz de schiste a précédé Donald Trump, il l’a poursuivie et il a essayé d’amplifier le mouvement pour l’économie américaine et la puissance américaine au niveau mondial".