Belgique

Quatrième vague de Covid en Belgique: pourquoi le "booster" du vaccin est si important, surtout pour les plus de 65 ans

© Getty

Par Xavier Lambert

La semaine dernière, les ministres de la Santé du pays avaient trouvé un accord de principe pour que toute la population belge puisse bénéficier d’une dose de boost (troisième ou seconde dose, selon les vaccins), soit une dose de vaccin supplémentaire, afin de relancer l’immunité face au coronavirus. Elle sera en principe disponible au printemps prochain, en mars ou avril.

Mais l’urgence, et cela a été répété lors du Comité de concertation, c’est sans doute de donner ce boost au public plus "fragile" par rapport à ce virus : les personnes de plus de 65 ans ou qui présentent des comorbidités. Voici pourquoi :

1. Une efficacité démontrée sur les transmissions et les hospitalisations

Une nouvelle fois, Israël a servi de laboratoire à ciel ouvert pour les effets des vaccins, en administrant une troisième dose dès juillet.

Dans une étude parue récemment dans le journal médical The Lancet, les chercheurs ont comparé une population de personnes qui avait été vaccinée avec 2 doses, il y a plus de 5 mois, avec une population (elle aussi vaccinée avec 2 doses, 5 mois plus tôt) mais qui elle, avait reçu, en plus, une troisième dose ("booster").


Lire aussi : Derrière les chiffres : une troisième dose de vaccin contre le coronavirus, qu’est-ce que ça peut changer ?


 

Résultats : dans le groupe qui n’avait pas reçu le "booster" mais seulement deux doses, le risque d’être hospitalisé était de 220 personnes sur 100.000, tandis qu’avec une 3e dose, ce risque descendait à 14 sur 100.000. Une 3e dose entraîne donc, d’après cette étude, une réduction du risque de 93%.

Pour les transmissions, l’étude montre une réduction du risque de 88% (infection) ou 91% (infection symptomatique).

Comité de concertation 17/11/2021: une 3ème dose pour tous (intervention de Jean-Michel Dogné)

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2. Les vaccinés de plus de 65 ans, la catégorie la plus représentée à l’hôpital

Aujourd’hui, en effet, parmi ces personnes de plus de 65 ans, on voit arriver dans les hôpitaux plus de personnes vaccinées que l’inverse. Non pas que le vaccin ne fonctionne pas, mais d’une part, vu l’importante part de cette population déjà vaccinée (plus de 90%), il est logique, même avec un risque réduit, d’en voir un plus grand nombre parmi des cas graves.

D’autre part plusieurs études ont montré que si le vaccin continuait à réduire le risque, cette protection s’amenuise toutefois au fil du temps : d’où l’importance du booster.

Nombre absolu quotidien et incidence selon le statut vaccinal et l’âge des personnes hospitalisées entre le 1 et le 14/11 en Belgique
Nombre absolu quotidien et incidence selon le statut vaccinal et l’âge des personnes hospitalisées entre le 1 et le 14/11 en Belgique © Sciensano

Ce graphique le montre : bien que le risque d’hospitalisations soit réduit par 10 (pour les 12-17), par 6 (pour les 18-64) ou par 3 (pour les plus de 65 ans), sur 161 personnes hospitalisées par jour la première quinzaine de novembre, 86 étaient âgées de plus de 65 ans et vaccinées. Quand on voit l’efficacité constatée pour le booster ci-dessus, on peut penser qu’on pourrait rapidement réduire ces chiffres.

3. Un boost d’anticorps rapide, après quelques jours seulement

C’est dans ce contexte qu’un tweet récemment publié a fait sensation : il montre, sur un exemple précis, comment le nombre d’anticorps diminue de façon importante au fil du temps, mais aussi comment il a augmenté spectaculairement suite à l’injection du "booster", à un niveau très largement supérieur à celui atteint après l’administration de la deuxième dose. Ceux-ci ont été multipliés par 30 !

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On est donc dans une tout autre configuration que lors de la troisième vague, où il fallait attendre, une première dose, un délai de 4 semaines, et encore deux semaines après la deuxième dose pour obtenir une protection efficace.

Conclusion : une arme de choix pour endiguer rapidement la vague d’hospitalisations

La lutte contre la pandémie de coronavirus ne peut se faire avec un seul outil, car aucun n’est parfait, même la vaccination. C’est la fameuse stratégie du fromage suisse.

Mais étant donné l’importante population de vaccinés de plus de 65 ans dans les hospitalisations actuelles, et les incroyables résultats enregistrés par les campagnes de "boosts" en Israël, on peut pense qu’accélérer la campagne en cours en Belgique pourrait baisser de façon importante les hospitalisations, mais aussi les transmissions.


Lire aussi : Contaminations et admissions en hausse malgré la vaccination : pas de confinement mais bien la stratégie du "fromage belge"


 

La campagne dite de "primo-vaccination", c’est-à-dire à l’attention des personnes non vaccinées, ne doit pas être abandonnée pour autant, car il importe de réduire les risques au maximum pour chacun, mais ses effets seront de toute façon moins immédiats.

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