En octobre 1919, le poète et bibliophile Pierre Louÿs feuillette deux volumes pour le moins poussiéreux. D’un côté, Mélite, la première œuvre du gigantesque dramaturge Pierre Corneille. Ce travail a la particularité d’être une comédie. De l’autre, Le Bourgeois gentilhomme, signé Molière, ce monstre de la comédie théâtrale à la française, considéré comme le meilleur auteur de son siècle.
Pierre Louÿs est persuadé d’avoir mis le doigt sur quelque chose d’explosif. Poète lui-même, romancier, journaliste également, l’homme de lettres, respecté de ses pairs, reste figé face à ce qu’il perçoit maintenant comme une évidence : Molière, acteur, chef de troupe de génie, n’a jamais été l’auteur de ses pièces connues du monde entier. Non, sa plume est le plus sublime prête-nom d’entre tous : elle s’appelle Pierre Corneille.