Depuis que Youtube a durci sa politique relative aux contenus faisant l’apologie des propos haineux, de la discrimination ou de la ségrégation, certains youtubeurs et professeurs d’histoire tirent la sonnette d’alarme car leur contenu à caractère éducatif a également été supprimé…
Début juin, la plateforme de vidéos annonçait vouloir contrôler plus durement le contenu des vidéos qu’elle héberge : "Nous interdisons spécifiquement les vidéos qui affirment la supériorité d’un groupe afin de justifier la discrimination, la ségrégation ou l’exclusion basées sur des critères comme l’âge, le genre, la race, la caste, la religion, l’orientation sexuelle" explique Youtube sur le blog de la filiale Google. Cette décision est censée prévenir et limiter la propagation d’idées et de comportements fascistes. Sauf que dans les faits, la plateforme a aussi supprimé des propos éducatifs, ne faisant pas distinction entre ceux qui sont utiles et ceux qui peuvent être assimilés à un appel à la haine.
La modération faite par des algorithmes a démontré ses limites en censurant tout un tas de vidéos de youtubeurs et d’historiens.
Suite à cette vague de censure, des professeurs d’histoire britanniques ont fait entendre leur colère. Depuis toujours ils utilisent des archives présentes sur Youtube et liées à Adolf Hitler comme support de cours. Sauf que depuis cette nouvelle réglementation, ces archives ont elles aussi disparu de Youtube. D’après eux : "garder ces contenus accessibles est important car ils ont une grande valeur historique et aident à mieux les expliquer, les analyser et les comprendre". Pour l’historien Richard Jones-Nerzic, cette censure sans contrôle peut carrément être assimilée à une forme de négationnisme en elle-même.
Le professeur d’Histoire Roumain, Scott Allsop, plus connu sous le nom de M. Allsop History, a ainsi vu sa chaîne vidée de la moitié de son contenu et a été accusé d’incitation à la haine alors qu’il n’en est rien : "Je soutiens pleinement YouTube dans ses efforts pour limiter l’incitation à la haine, mais en même temps j’ai l’impression que mettre sous silence les gens qui cherchent à éduquer autour du fascisme et de ses dangers peut être contre-productif et aller à l’encontre du but recherché par Google".