Du dessin de Hergé qui s’envole à plusieurs millions d’euros à la vignette de Moebius mise en vente par une galerie, c’est toute la bande dessinée qui est consacrée comme objet de collection, de plus en plus convoité.
Encore jeune, le neuvième art a conquis le grand public. Mais il commence aussi à avoir un patrimoine, fait de dessins à l’encre de Chine ou au crayon, que lorgne un nombre croissant d’acheteurs.
La Cité internationale de la BD d’Angoulême, dans le Sud-Ouest de la France, est l’invitée du Salon du livre rare, au Grand Palais éphémère à Paris, de jeudi à dimanche.
"La BD est entrée depuis plusieurs années véritablement sur le marché de l’art", dit à l’AFP le président de ce salon, Hervé Valentin. "Je suis frappé de voir des bibliophiles qui sont venus à cette passion en recommençant à collectionner des BD lues dans leur jeunesse ! C’est une porte d’entrée plus facile".
Parmi les exposants du Salon, Eric Mouton, de la librairie Métamorphoses à Saint-Germain-des-Prés à Paris, lieu semblable à une galerie d’art, vend entre autres un petit dessin de Jean Giraud (dit Moebius). Pour le magazine français L’Express, en 1979, l’auteur imaginait la mode en l’an 2000. Cette pièce de quelques centimètres de côté, en noir et blanc, vaut pas moins de 2000 à 2500 euros.
"C’est bien que ce soit un marché en développement. Il était concentré sur quelques auteurs comme Hergé, Manara, Druillet, etc. Mais il y a un appel d’air qui pousse la cote d’auteurs moins célèbres, tout aussi intéressants", explique le libraire.