"Qu'est-ce que je fais si un client n'a pas son Covid Safe Ticket : je le mets dehors ?"

Rudy Carpentier, patron de La Brouette, a appris la nouvelle via les réseaux sociaux. Il assure: "En tant que commerçant, on a pas eu de retour de l'Etat. Pas un mail. Donc, on ne sait pas vraiment où on en est aujourd'hui." Même son de cloche chez d'autres tenanciers: "Vous me l’apprenez." dit l'un, "Franchement ? Je ne sais absolument pas comment cela va fonctionner ", note un autre. "Et on pourra abandonner les règles de distance sociale à l’intérieur de l’établissement ? ", s'interroge un troisième. Il faut dire que les nouvelles règles ont été adoptées vendredi 8 octobre, c'est-à-dire il y a 2 jours. 

Pour rappel, c’est l’introduction du Covid Safe Ticket pour une série de lieux publics : Horeca, salles de sports, foires et congrès (au moins 50 personnes), établissements culturels, hôpitaux et maisons de repos (pour les visiteurs).

Cela signifie que les responsables de ces lieux devront scanner le QR code des clients ou des visiteurs à l’entrée, prouvant qu’ils sont vaccinés ou qu’ils ont un test négatif réalisé depuis maximum 48 heures, ou encore qu’ils ont une attestation prouvant qu’ils ont fait la maladie au cours des six derniers mois.

Une difficulté particulière se profile dans les cafés où il n’est pas possible de contrôler à l’entrée, mais une fois les clients assis. "Et qu’est-ce que je fais si un client attablé n’est pas en ordre ? ", interroge ce patron de café. "Je le mets dehors ? Et s’il refuse, j’appelle la police ? Vous imaginez un peu la situation ? ".

Le Covid Safe Ticket, c’est le moyen de retrouver une activité à peu près normale.

C’est le prix à payer pour retrouver notre business, plaide la Fédération HoReCa bruxelloise. "Nous venons de passer deux années catastrophiques. Le Covid Safe Ticket, c’est le moyen de retrouver une activité à peu près normale ", déclare Fabian Hermans, l’administrateur délégué de la Fédération. "Scanner un QR code avec un smartphone, cela prend trois secondes. Et cela permet de laisser tomber les règles de distanciation sociale à l'intérieur : fini les minimum par table, les plexiglas, les un mètre cinquante entre les tables. A l'intérieur, le cafés et les restos retrouveront leur capacité maximale."

Le port du masque reste par contre obligatoire pour les déplacements à l'intérieur de l'établissement. Les terrasses restent accessibles aux clients qui n'ont pas de CST. Avec pour ces dernières, la distanciation sociale, huit personnes par table et un mètre cinquante de distance entre les tables.

Chaque établissement devra dresser une liste des personnes habilitées à vérifier le CST des clients. Dans la pratique, ce seront nécessairement les serveurs et les serveuses, qui vont au contact des clients.

Comme l’a montré l’expérience des boîtes de nuit et des événements publics comme les concerts et les festivals, les fraudes sont possibles : emprunter le smartphone de quelqu’un d’autre ou faire une capture d’écran de son QR code.

Ce n’est pas mon job. C’est celui de la police.

Les restaurateurs et les tenanciers de café pourront-ils vérifier que le CST correspond bien à la personne qui le présente en demandant la carte d’identité ? "Moi, je n’irai pas jusque-là, confie ce patron de café du centre de Bruxelles. Ce n’est pas mon job. C’est celui de la police."

Des sanctions sont prévues en cas d’infraction : de 50 à 500 euros pour les clients et de 50 à 2500 pour les commerçants.

Réunion ce mercredi avec tous les bourgmestres bruxellois. Peut-être encore des modifications en vue pour l'organisation de cette application du CST pour l'HoReCa en Région bruxelloise.

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