L’histoire d’un peintre amoureux de son modèle, d’un professeur amoureux de son élève, d’un n’importe qui inspiré par un mentor est universelle. Quelle que soit sa déclinaison, elle raconte le lien fondateur, puissant, parfois formateur, parfois dominateur aussi, qui unit un meneur à un emmené. Mais est-il légitime de façonner quelqu’un quitte à le faire devenir autre que ce qu’il est, pour qu’il corresponde à notre envie ? Ces questionnements trouvent leurs origines dans le mythe de Pygmalion et de Galatée.
Façonner un être parfait à ses yeux, voilà ce que fit Pygmalion, le roi de Chypre descendant d’Athéna et d’Héphaïstos. Dans le livre X de ses Métamorphoses, Ovide raconte l’histoire de Pygmalion, roi de Chypre et par ailleurs sculpteur, qui était en lutte contre une pratique barbare très en vogue sur son île. Pygmalion se tient loin de celles qu’on appelle les Propétides, des prostituées cannibales qui mangent la chair des hommes en plein orgasme.