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Regions Liège

Puériculture : où sont les hommes ?

C’est un métier en pénurie et aujourd’hui encore exercé presque exclusivement par des femmes : la puériculture.

Dans les structures d’accueil dédié à la petite enfance, les hommes sont très peu nombreux. La Ville de Liège compte environ 350 puéricultrices parmi lesquelles on trouve seulement… quatre puériculteurs.

A Sclessin, dans une crèche communale de la Ville de Liège, Andy Farina, 28 ans, est le seul homme dans une équipe composée de huit personnes. Andy Farina se destinait d’abord au métier d’infirmier mais suite à une formation d’aspirant nursing et à des stages effectués dans des classes de maternelle et en crèche, il a fait le choix de la puériculture." Ce qui me plaît dans cette profession c’est le côté social, le contact avec les enfants bien sûr mais aussi avec les parents".

Puériculteur depuis huit ans maintenant, le jeune homme s’est rapidement intégré dans ce milieu très féminin. "J’ai dû faire mes preuves à certains moments mais il n’y a jamais eu d’énormes difficultés ni de conflit. Je pense surtout que ça passe par la communication et à partir du moment où on essaie de faire le même métier ça se passe naturellement".

Pour Stéphanie Arnone, la responsable de la crèche, la présence d’Andy est assurément un plus. " Il amène une dynamique différente et il y a quelque chose qui ne trompe pas, c’est la réaction des enfants qui sont contents quand ils le voient et le réclament quand il n’est pas là. Il faut vraiment motiver les garçons, leur dire que ce métier n’est pas juste un métier de fille mais qu’il s’adresse avant tout à des personnes passionnées par la petite enfance".

Faire fi des préjugés

Samuel Hautem et Clément Renard, futurs puériculteurs
Samuel Hautem et Clément Renard, futurs puériculteurs © Bénédicte Alié

Les hommes qui manifestent le souhait de devenir puériculteur doivent, il est vrai, toujours faire face à bien des préjugés. La puériculture étant vue comme un domaine réservé aux femmes.

Le conditionnement, qu’il soit d’ordre culturel ou familial, reste un frein important.

Le S2J, Centre d’Enseignement Libre à Liège, se réjouit d’accueillir des garçons au sein de sa section puériculture depuis maintenant une dizaine d’années. Mais ils sont encore très minoritaires. La classe de 7e professionnelle compte deux garçons sur 14 élèves. "On est bien dans la classe, il y a une bonne ambiance et si on a besoin d’aide, les filles sont là et inversement. Ce qui est parfois plus compliqué, c’est le regard des autres à l’extérieur de l’école" explique Samuel Hautem, 21 ans. " Il faut vraiment prendre sa place, être proactif" ajoute Clément Renard, 19 ans.

Pour Marilyn Weber, la coordinatrice de la section, le puériculteur est complémentaire à la puéricultrice dans sa façon de faire, dans son approche de l’enfant. " La puéricultrice va avoir une attitude plus maternelle, elle va accueillir l’enfant en le prenant dans ses bras, en lui faisant un câlin là où le puériculteur va faire un check avec le poing par exemple. Le puériculteur représente la figure masculine, ne fut-ce déjà que par la voix."

Trois garçons sont actuellement inscrits dans cette section puériculture qui compte environ 120 étudiants.

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