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Pub déguisée ? De nouvelles règles imposées aux influenceurs

© Getty Images

Jusqu’ici régnait en Belgique un certain flou artistique au sujet des messages parfois clairement publicitaires des influenceurs. Mais aujourd’hui, les choses changent, pour une meilleure info sur les réseaux sociaux. Les explications de Frédéric Brébant, journaliste au Trends-Tendances.

Sur Instagram, YouTube ou Facebook, les influenceurs sont suivis par des milliers, parfois même des millions de followers qui s’accrochent à leurs conseils mode, beauté, conso, etc. Des followers, jeunes et moins jeunes, qui ne font toujours pas la distinction entre ces messages pleins de sincérité (qu’il s’agisse de coups de cœur ou de coups de griffe) et certains messages qui sont franchement publicitaires. Parce qu’un bon nombre d’influenceurs passent des contrats avec des marques pour promouvoir des produits en échange de cadeaux, d’argent ou de services.

Un changement qui vient des autorités et en particulier, du SPF Economie

Cela fait près de 4 ans que l’on attendait des éclaircissements. Jusqu’ici, on était plutôt dans une espèce de ‘‘gentlemen’s agreement’’, avec des influenceurs qui respectaient plus ou moins quelques conseils de bonne tenue sur les réseaux.

Cette semaine, on est enfin passé à la vitesse supérieure. La secrétaire d'Etat à la protection des consommateurs, Eva De Bleeker, qui a décidé, en accord avec le SPF Economie et le secteur de la communication, de mettre en place des directives très claires à destination des influenceurs, lorsqu’ils font de la publicité déguisée. Ceci, évidemment, pour protéger des consommateurs qui seraient un peu trop naïfs.

Que prévoient ces nouvelles règles fédérales ?

Lorsque les influenceurs distillent des messages en accord avec des marques ou des institutions, pour promouvoir un produit de beauté ou une destination, ils doivent clairement le signaler, même s’il n’y a pas de contrat écrit et que cet accord est tacite. Concrètement, les influenceurs doivent indiquer, dans leurs posts Instagram ou leurs messages vidéo, qu’il s’agit d’une publicité, parce qu’il y a un cadeau ou une rémunération, et ils doivent le faire avec un hashtag, un mot-clé qui porte la mention annonce’ ou ‘publicité’.

Bref, ce qui était jusqu’ici une bonne pratique, plus ou moins respectée par certains influenceurs, devient aujourd’hui une obligation légale, et celui ou celle qui ne la respecte pas s’expose à des amendes qui peuvent atteindre les 80.000 euros.

Attention, les agents de l’Inspection économique promettent d’être vigilants !

Les internautes peuvent eux-mêmes signaler un manquement

Dans ces nouvelles règles établies par la secrétaire d'Etat à la protection des consommateurs, il est clairement indiqué que les internautes qui se sentent floués ou manipulés peuvent s’adresser au SPF Economie, via son point de contact unique pour les victimes de fraudes, tromperies et autres arnaques.

>> Il s’agit du site web pointdecontact (pointdecontact.belgique.be).
Vous pouvez cliquer sur l’onglet Publicité & démarchage pour signaler tout manquement.

Ces nouvelles règles sont beaucoup plus contraignantes pour les influenceurs, dans la mesure où il est stipulé que le créateur de contenu en ligne qui "publie régulièrement des messages publicitaires pour des marques, exerce par conséquent une activité professionnelle indépendante et qu’il est dès lors considéré, comme une entreprise et qu’il doit donc s’enregistrer auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises", cite Frédéric Brébant.

On le voit donc bien, cela va devenir un petit peu plus compliqué pour les influenceurs belges de faire de la publicité déguisée sur les réseaux sociaux. On ne peut que s’en réjouir pour les plus jeunes followers qui les suivent et qui sont, par définition, ‘‘influençables’’.

Suivez la séquence de Frédéric Brébant ici

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