Le ministère public a requis, mardi, une peine de six mois avec sursis assortie d'une amende de 8.000 euros contre le chirurgien plasticien Jeff Hoeyberghs, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Gand pour avoir tenu des propos sexistes et discriminatoires lors d'une conférence à l'Université de Gand (UGent) en 2019.
L'homme avait ainsi déclaré que "les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l'argent, mais elles ne veulent plus ouvrir les jambes".
L'affaire a été entendue par le tribunal correctionnel mardi matin, mais en l'absence du prévenu. "Il sera excusé", a déclaré son avocat, qui a déjà plaidé pour l'acquittement de son client, assurant que le parquet s'était laissé emporter par l'agitation suscitée par l'affaire. Selon l'avocat, "aucun élément constitutif du crime n'a été prouvé" et il n'y a pas d'incitation à la discrimination.
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Mais pour le ministère public, les propos tenus par M. Hoeyberghs ne relèvent pas de la liberté d'expression. "Il a délibérément prononcé un discours extrêmement hostile envers les femmes et a incité son public, essentiellement masculin, à la haine fondée sur le genre. (...) Il s'agissait de déclarations haineuses, insultantes, dégradantes, dévalorisantes et dénigrantes à l'encontre des femmes. (...) Je requiers six mois de prison avec sursis et une amende de 1.000 euros."
De leur côté, les parties civiles exigent également une déclaration de culpabilité et réclament des dommages et intérêts. Selon l'avocat de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, l'incitation à la haine en raison du genre a été prouvée.
Le jugement est attendu pour le 4 janvier.