Politique

Prolongation du nucléaire : Paul Magnette et Egbert Lachaert mettent la pression sur Engie et donnent un coup de pouce à Tinne Van der Straeten

© Belga Images - RTBF

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Par Rachel Crivellaro avec Fabien Van Eeckhaut

Certains commencent sérieusement à s’impatienter. Début de semaine, le président du PS, Paul Magnette, exhortait Alexander De Croo et Tinne Van De Straeten à accélérer les négociations avec Engie. Pour mémoire, le Fédéral négocie avec l’opérateur la prolongation de deux réacteurs, Tihange 3 et Doel 4. Une prolongation pour 10 ans, décidée en mars dernier, afin d’assurer la sécurité d’approvisionnement après 2025. 

Ces pourparlers ont démarré cet été mais vu leur complexité, ils jouent les prolongations. Car outre la prolongation de deux centrales, il est question aussi de créer une structure spéciale cogérée par l’Etat fédéral et aussi de régler la question sensible de la prise en charge des déchets.

Grosse fatigue ?

Le coup de pression du président socialiste a provoqué quelques haussements d’yeux au ciel du côté de la rue de la Loi où les sorties des présidents de partis francophones commencent à fatiguer. Mais le cabinet du Premier ministre, à la manœuvre avec la ministre de l’Energie dans les négociations avec Engie, s’est contenté toutefois de rappeler que la date butoir a été fixée pour la fin de l’année …

Hier, c’était au tour du président de l’Open-VLD d’en remettre une couche. À l’instar de Paul Magnette, chez nos confrères de LN24, Egbert Lachaert n’excluait pas de contraindre l’opérateur par une loi s’il devait continuer à se faire attendre.

Paradoxe gagnant ?

Si l’option "contrainte" n’a pas les faveurs de la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen) – cette dernière reconfirme sa préférence pour "une solution négociée" avec Engie – elle n’en reste pas moins toujours discrète sur l’état d’avancement réel des négociations.

Mais en coulisses, il nous revient que - paradoxalement - ces pressions externes ne seraient pas si contre-productives pour les négociateurs. "Au contraire", chuchote-t-on dans l’entourage de la ministre, "cela nous aide car cela permet de bien faire comprendre à Engie qu’on ne rigole pas, qu’il y a un consensus pour obliger l’opérateur à prolonger ses centrales par une loi s’il le fallait…"

Deux mais pas cinq !

Par contre, les demandes répétées du MR de prolonger cinq réacteurs et non deux, précise la ministre, ne font pas partie de ce round de négociations.

Chiffres à l’appui, exposés aujourd’hui lors d’un débriefing informel, la ministre  explique qu'il n’est pas nécessaire de prolonger plus de deux réacteurs, qu'elle fait constamment ses calculs avec son administration, qu'elle prépare les prochaines enchères pour choisir des projets énergétiques appelés à remplacer le nucléaire (batteries, centrales à gaz, renouvelable), et surtout qu'il n'y aura aucun souci de sécurité d'approvisionnement du pays maintenant et plus tard.

Dont acte. En attendant, dans la plus grande discrétion le bras de fer continue avec Engie ….

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