Pour continuer à pouvoir se chauffer et s’éclairer, nos autorités ont décidé de prolonger l’énergie produite par les centrales nucléaires. Engie Electrabel, qui exploite les centrales de notre pays, accepte mais pas à n’importe quelles conditions. Le groupe est donc en pleine négociation avec le gouvernement fédéral mais il y a deux points de blocage dans les discussions. Un : le montant de la facture de gestion des déchets nucléaires. Deux : la taxe sur les surprofits.
Taxer les surprofits : 300 millions
Quand on parle de surprofits, on pense aux 4,9 à 5,7 milliards d’euros de bénéfices en 2022 pour le groupe Engie, maison mère d’Engie Electrabel. Une partie de ce bénéfice est due au fait que le prix de vente de l’électricité est aligné sur le prix de vente du gaz. Or, la production d’électricité via le nucléaire ne coûte pas si cher que le gaz qu’Engie achète à l’étranger. Si le patron d’Electrabel reconnaît une marge, en Belgique, sur la production d’électricité via le nucléaire, tout ce qui est gagné part… en taxe.
"Depuis des années (2015), il existe une taxe sur le nucléaire basée sur un contrat passé avec le fédéral", explique Thierry Saegeman, CEO d’Electrabel, invité de Matin Première. "Cette année, cette taxe représente 1 milliard d’euros. Cela finance la totalité du tarif social l’année prochaine pour les 940.000 ménages qui bénéficieront ainsi d’une ristourne de 980 euros par an."
La production nucléaire est dans le rouge
Un milliard, ce n’est pas autant que ce que gagné Electrabel sur la production d’électricité. Il y a donc encore une marge mais là encore, elle reviendrait à l’État. Thierry Saegeman détaille le calcul. "Sur la production nucléaire, nous faisons aujourd’hui un bénéfice de deux milliards." Sur ce montant, il faut soustraire deux choses. "Nous devons payer 1,3 milliard d’euros de taxe. Il reste donc 700 millions d’euros de bénéfices."