L'homme est un véritable passionné, niché des heures durant dans son atelier de Seneffe. Masque vissé sur le visage, Quentin Halflants manipule à longueur de journée le bois, une matière de caractère. "Je travaille avec du bois venu de toute l’Europe : Ardennes, Auvergne, Bourgogne. C’est un métier qui demande de la curiosité. Ce n’est pas que de la transformation de bois. C’est une culture de la construction. Il ne faut pas seulement être habile de ses mains. Il faut aussi être un peu malin!", sourit-il.
Un métier de patience
Depuis près de 20 ans, Quentin Halflants sélectionne et travaille avec précision des quantités impressionnantes de bois. Il est d'ailleurs le seul artisan en Belgique spécialisé dans la fabrication de ces embarcations un peu spéciales. "Travailler le bois demande beaucoup de patience. Il faut le sécher correctement, le raboter, le poncer. Une fois le bois prêt, il faut cintrer la barque, clouer le plancher, goudronner. Enfin, vous pourrez entamer toutes les finitions".
Sur les murs de son atelier, quelques photos en noir et blanc témoignent d'un passé bien lointain. Car ce métier est en voie de disparition en Europe depuis le début des années 60. La relève se fait attendre et le marché -devenu industriel- est passé du bois au plastique ou au métal. "C’est dommage car c’est un métier de passion. Dans chaque barque, il y a un peu de moi-même. Il y a de la sueur, une âme. Chaque barque est une histoire personnelle. C’est d’ailleurs pour cette raison que je ne les vends pas à n’importe qui", précise-t-il.
Un art qui a un prix
Pas à n'importe qui et pas n'importe où. Cet artisan produit en moyenne une quarantaine de barques par an. Des bateaux qui se retrouvent au Château de Laeken, chez de célèbres acteurs français ou dans quelques jardins privés de Belgique. Un plaisir qui s'achète entre 1800 et 5000 euros. Pour beaucoup, le prix à payer pour retrouver le temps d'une balade au fil de l'eau, le plaisir de naviguer.
Plus d’informations sur : www.barque.be