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Procès du meurtrier présumé d'Eunice Osayande : l'accusé a affirmé que la victime l'a poussé et l'a giflé

Eunice Osayande a été tuée en 2018.

© RTBF

Par Belga

Les enquêteurs ont fait projeter, vendredi après-midi, devant la cour d'assises de Bruxelles, la reconstitution vidéo-filmée des faits, qui a eu lieu le 9 mai 2019. L'accusé y affirme que la victime l'avait poussé puis giflé. Mineur au moment des faits, il doit répondre du meurtre d'une prostituée nigériane de 23 ans, Eunice Osayande. Elle avait été tuée à coups de couteau, dans sa carrée située rue Linné à Schaerbeek, durant la nuit du 4 au 5 juin 2018.

"Elle m'a dit: 'Time, time, time. Let's go'. J'ai crié sur elle, je lui ai dit de me rembourser, mais on ne se comprenait pas", a déclaré l'accusé lors de la reconstitution. "Elle m'a poussé une fois, puis moi à mon tour je l'ai poussée et là elle m'a mis une gifle", a-t-il dit.

Sur question d'un des intervenants à la reconstitution, l'accusé a précisé: "Oui, je lui ai demandé de me rembourser les 20 euros que je lui avais donnés, mais je n'ai pas insisté là-dessus. C'était surtout pour dire que je n'étais pas d'accord avec la manière dont ça se passait".

J'ai pris la fuite par la porte d'entrée

Lors de cette reconstitution, l'accusé a refait les gestes qu'il a posés dans la chambre. Selon sa version, une dispute a éclaté au pied du lit, puis il a poussé la victime sur le lit, s'est jeté sur elle un couteau en main et l'a poignardée. La victime s'est ensuite dirigée vers le hall de l'immeuble. "Elle s'est arrêtée et a regardé ses mains. Elle hurlait et elle pleurait", a dit l'accusé dans la séquence vidéo. "Elle s'est arrêtée. Elle perdait beaucoup de sang, elle était faible. Je suis passée à côté d'elle et j'ai pris la fuite par la porte d'entrée".

L'accusé, qui était déjà connu de la police et des services judiciaires de la jeunesse, a été arrêté le 20 juin 2018, soit une quinzaine de jours après les faits. Après avoir tout d'abord nié toute implication, il est passé aux aveux, expliquant son geste par un différend dans le cadre d'une relation sexuelle tarifée avec la victime. Il a déclaré s'être défendu face à la prostituée qui le chassait violemment, précisant qu'il n'avait pas l'intention de la tuer. Il est ensuite revenu une nouvelle fois sur ses déclarations pour nier son implication, avant de revenir sur la précédente. Il l'a finalement confirmée jeudi devant la cour.

Le décès d'Eunice avait provoqué l'émoi parmi les travailleuses du sexe du quartier Nord de la capitale. Elles avaient organisé une marche silencieuse, le 14 juin 2018, en mémoire de la jeune femme.

Le procès se poursuivra lundi.

 

Marche blanche des prostituées pour plus de sécurité

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