Smail Farisi a été sorti de la salle d'audience par des policiers après s'être emporté jeudi en fin de matinée, perturbant l'audience de la cour d'assises de Bruxelles chargée du procès des attentats du 22 mars 2016.
L'accusé, qui comparait libre, a voulu s'exprimer alors que les enquêteurs étaient en train d'évoquer les investigations concernant l'appartement qu'il louait à l'avenue des Casernes à Etterbeek, et qu'il avait prêté au kamikaze Ibrahim El Bakraoui.
"Je suis homosexuel moi, c'est pas possible tout ça", s'est emporté Smail Farisi, sous-entendant qu'il n'a pas pu avoir épousé les thèses islamistes radicales d'Ibrahim El Bakraoui et donc être complice des attaques que celui-ci a perpétrées.
"Je vais crever là", a ajouté Farisi, exprimant un mal-être généré par le procès.
Son avocat, Me Michel Degrève, a expliqué à la cour que son client avait réagi virulemment parce que les enquêteurs venaient d'évoquer les images de caméras de l'immeuble de l'avenue des Casernes avant décembre 2015.
Or, tout ce qui concerne la période située entre les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et décembre suivant a déjà fait l'objet d'un procès. Il s'agit du dossier "Paris bis", dont le jugement a été rendu par le tribunal correctionnel de Bruxelles en juin dernier, et qui a acquitté Smail Farisi.
La présidente a précisé que cette période infractionnelle avait été rappelée par les enquêteurs de manière à comprendre le contexte, mais que la cour est bien saisie pour juger uniquement la période infractionnelle au-delà de décembre 2015 jusqu'à la date des attentats à Bruxelles, le 22 mars 2016.
Smail Farisi a pu revenir dans la salle d'audience, une vingtaine de minutes plus tard.