Au sixième jour du procès des attentats de Bruxelles, il est prévu que les procureurs lisent la fin de l’acte d’accusation. Avant cela, la présidente de la cour d’assises a constaté l’absence de deux accusés : Salah Abdeslam et Bilal El Makhoukhi. Elle explique avoir tenté l’approche psychologique : "ça n’a pas fonctionné".
L’audience débute avec cinq accusés dans le box. La présidente constate l’absence de Salah Abdeslam et de Bilal El Makhoukhi. Elle explique : "J’ai été informée par la police que Salah Abdeslam et Bilal El Makhoukhi refusaient de venir. Il n’y a pas de certificat médical pour Salah Abdeslam".
La présidente Laurence Massart complète : "J’ai été interpellée par la police pour savoir ce qu’il y a lieu de faire. J’ai donné pour instruction d’adopter la psychologie à l’égard des accusés. Il s’agit de leur procès, ils doivent pouvoir venir s’expliquer. J’ai donc dit à la police de dire aux accusés qu’il était important qu’ils viennent".
La psychologie n’a pas fonctionné.
Juste avant la suspension de l’audience pour la pause de midi, la présidente a lu le PV dressé par la police suite au refus des deux accusés de se rendre au Justitia. Le policier explique l’attitude de Salah Abdeslam : "Il a refusé de sortir de sa cellule. Il était couché sur son lit. Après avoir tenté la psychologie et la diplomatie, il s’est tourné vers nous et a déclaré : "Je ne viens pas"".
Plus tôt dans la matinée, la présidente avait donné un cours de droit accéléré au jury et expliqué ce qu’est une ordonnance de prise de corps : "Puisqu’il y a une ordonnance de prise de corps à l’encontre des accusés, la police a le droit d’utiliser la force nécessaire et utile pour les amener devant la cour. La police n’a pas le droit d’utiliser la violence. Et la police n’a pas envie de réitérer l’incident de jeudi dernier". La présidente ajoute : "On me dit que si la police avait dû utiliser la force ce matin, il s’agissait d’une force vive", et d’insister sur cet adjectif.
La présidente conclut : "Je constate que la psychologie n’a pas marché dont acte. On ne va pas bloquer toute la matinée".
Avant que les procureurs ne se lancent dans la fin de la lecture de l’acte d’accusation, la présidente demande aux accusés détenus présents dans le box s’ils souhaitent assister à l’audience : "Ce serait normal de rester à l’audience, mais c’est aussi leur choix et leur droit de retourner en cellule". Tous décident de quitter le box. C'est le troisième jour d'audience devant un box vide.
Et l’audience est finalement suspendue car Me Cohen, l’avocat de Bilal El Makhoukhi, n’a pas pu avoir de contact avec son client ce matin et refuse donc de le représenter pour l’audience d’aujourd’hui. La présidente décide d’appeler le bâtonnier de l’ordre pour régler ce nouveau problème.
Ça va être le chaos
Cette suspension aura duré près de deux heures. La présidente a pu s’entretenir avec le bâtonnier, Me Cohen et les procureurs. Cette question est désormais réglée.
Les avocats de la défense ont également utilisé cette suspension pour exprimer leur désaccord auprès de la présidente quant aux prises de parole des accusés. Plus tôt dans la matinée, Mohamed Abrini a voulu s’expliquer, mais la présidente a refusé. Laurence Massart revient sur son refus : "Je dirige les débats et je donne la parole. Si je commence à donner la parole à chaque fois qu’il y a une réaction, ça va être le chaos". La présidente est donc restée sur sa position. Les accusés auront la parole après la lecture de l’acte d’accusation.