Justice

Procès des attentats de Bruxelles : le nouveau box des accusés est prêt

Dans le nouveau box, les accusés ne sont plus séparés entre eux. Des ouvertures ont été prévues dans la paroi vitrée entre le box et la salle pour faciliter le suivi de l’audience et les échanges avec les avocats.

© RTBF M. Joris – D. Brichard

Par Jean-François Noulet, avec D. Brichard et M. Joris

Le SPF Justice l’avait annoncé pour le 14 novembre. Le nouveau box pour les accusés du procès des attentats du 22 mars est finalement prêt. Le procès pourra reprendre le 30 novembre prochain avec la composition du jury d’assises.

Pour rappel, le procès des attentats du 22 mars avait été suspendu après un arrêt rendu par la présidente de la cour d’assises du procès des attentats de Bruxelles. Les boxes pour les accusés avaient dû être démontés. La présidente de la cour d’assises avait considéré que ce dispositif violait l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme sur le droit à un procès équitable.

Le box vitré empêchait la bonne participation des accusés à leur procès.

Dans le nouveau dispositif, les accusés seront tous dans le même box, sans séparations entre eux. La paroi vitrée qui les isolait de la salle d’audience et les empêchait de suivre les débats et de communiquer avec les avocats a été remplacée par une vitre munie de deux ouvertures, l’une à hauteur d’assise et l’autre à hauteur d’homme debout.

"Un équilibre entre les droits de la défense et les questions de sécurité"

Me Guillaume Lys, avocat de V-Europe, association de victimes, a réagi à la mise en place de ce nouveau box. "Pour nous, c’était important qu’il y ait un équilibre entre les droits de la défense et les questions de sécurité", explique-t-il. "Les victimes ont bien conscience qu’il faut que tout le monde soit respecté dans ce procès pour que celui-ci se déroule au mieux", ajoute-t-il.

Cette nouvelle configuration, où tous les accusés sont réunis dans un même espace et où une vitre, ajourée à certains endroits, ne semble finalement n’être rien d’autre que ce qui aurait dû être fait dès le début. "Le sentiment, c’est un peu tout ça pour ça !", nous dit Me Guillaume Lys. "C’est un copié-collé du box de Pari ou même de boxes dans d’autres salles d’assises de Belgique. On aurait clairement dû régler cette question en amont plutôt que de subir un faux départ", conclut-il.

Les avocats de la défense n’ont vu que des photos de la nouvelle configuration du box. Seuls les bâtonniers des ordres communautaires ont été invités à réaliser une visite de la salle d'audience. Pour les avocats de la défense, ne pas avoir été invité à voir le nouveau box constitue une nouvelle déception puisque la demande de changement venait de leur part. "Ce nouveau box correspond en tout point à celui de Paris. Donc je n’ai aucune réaction à avoir. À partir du moment où ça a marché à Paris, je pense que l’obligation de l’État belge est de mettre tous les moyens pour que le procès fonctionne, pour que les accusés soient mis dans des conditions où ils parlent", réagit Me Stanislas Eskenazi, avocat de Mohamed Abrini. "Maintenant, on ne peut pas forcer les accusés à parler, mais on peut mettre tous les moyens en œuvre pour que ça fonctionne. Et ça, ce sont des moyens qui auraient dû être mis en place dès le départ et on aurait évité des frais", ajoute Me Eskenazi.

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