Attentats de Bruxelles

Procès des attentats de Bruxelles : de nombreuses fausses alertes à Zaventem dans les premiers moments après l'attentat

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Par Belga, édité par Anthony Roberfroid

La matinée du 22 mars 2016 à l'aéroport de Zaventem a été émaillée de nombreuses fausses alertes après l'attentat, tandis que les secours, les policiers, les militaires et les services de déminage se trouvaient sur le site. Nombre d'entre eux étaient alors angoissés pour leur propre vie, selon le récit effectué mercredi, devant la cour d'assises, du major des pompiers de la zone incendie du Brabant flamand, qui a été parmi les premiers à intervenir sur place.

L'homme a retracé le cours de sa journée, qui avait commencé par le signalement, à 8h02, quatre minutes après la première déflagration, d'une "explosion" à l'aéroport. Il est revenu sur les différentes missions qu'ont eu à remplir les nombreux hommes du feu déployés à Brussels Airport ce jour-là.

Face à des "circonstances de guerre", il explique qu'il a dû, pour la première fois de sa carrière, demander à tout le corps des pompiers de la zone, soit environ 700 personnes, de se tenir prêt. Il a confié à la présidente avoir craint pour sa vie ce jour-là, redoutant une autre attaque. Arrivé sur place, il raconte avoir été "confronté à la dure réalité d'une zone de guerre", voyant des victimes transportées vers l'extérieur, "avec des membres manquants et complètement ensanglantées". Du jamais vu dans sa carrière de 36 ans.

Durant la matinée, les différents services sur place recevront plusieurs fausses alertes. La première concernait la présence d'un tireur sur le toit alors qu'une deuxième portait sur la possibilité qu'une voiture piégée se trouve à côté du bâtiment, la caserne de pompiers de l'aéroport, qui accueillait le poste médical avancé. "J'ai alors dû prendre l'une des décisions les plus difficiles de ma carrière. J'ai dit à tous les secouristes d'évacuer les lieux et laisser victimes sur place", raconte le major.

"Traversée de l'enfer"

"C'était inconcevable, mais on n'avait pas le choix ici, on était obligés de le faire." Pour lui, les victimes ont alors "traversé l'enfer" pour la 2e fois. Lorsqu'il est apparu qu'il pourrait y avoir une 3e bombe dans le terminal, secouristes, pompiers, policiers et militaires se sont réfugiés dans l'hôtel Sheraton en face du terminal. Mais les analyses montraient qu'ils n'y étaient pas en sécurité en cas d'explosion. Décision a donc été prise d'évacuer le bâtiment par l'arrière, vers un parking. C'est à ce moment qu'a eu lieu une troisième fausse alerte, une nouvelle fois pour un tireur se trouvant sur un toit.

L'ensemble des personnes qui avaient évacué le Sheraton s'est alors couché sur le sol. "J'ai pensé que c'était la fin", a dit le major des pompiers devant la cour d'assises. Le responsable a encore confié dans son témoignage avoir vu des hommes, pour certains expérimentés, qui pleuraient car ils n'avaient jamais assisté à une expérience comme celle-là et avaient été "confrontés à l'horreur".

Sur le même thème : Extrait JT (19/12/2022)

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