Le matin du 22 mars 2016, Marjan Fasbender et Edmond Pinczowski s’apprêtent à saluer leurs deux enfants qui vont prendre le train pour l’aéroport à destination des Etats-Unis. Leur fils Alexander, âgé de 29 ans, bien qu’il est en retard, prend le temps de faire un dernier câlin à sa maman avant de monter dans la voiture qui va le conduire à la gare de Hasselt. Sur le quai, Sascha, leur fille qui accompagne son frère, adresse un dernier signe à son père.
le temps d’un dernier câlin à sa maman
De retour à leur domicile, Edmond Pinczowski découvre alors une facture adressée à son fils et se demande ce qu’il doit en faire. Son épouse suggère de lui téléphoner car il doit se trouver à ce moment occupé d’enregistrer ses bagages. L’appel durera peu de temps, le temps d’échanger quelques mots entre père et fils et la conversation s’interrompt brutalement : " à un moment sa voix a disparu, l’explosion je ne l’ai pas entendu" dira son père, l’explication technique viendra plus tard car le souffle provoqué par la bombe interrompt instantanément toute communication.
A un moment sa voix a disparu
La mort d’Alexander et de sa sœur sera immédiate. Sur les images de vidéosurveillance, que les parents pourront découvrir, Alexander et Sascha se trouvent près de Khalid El Bakraoui lorsqu’il actionne sa bombe. Leur mère, Marjan Fasbender, dira qu’elle a accepté la proposition de voir ces images parce qu’elle et son mari étaient au comble du désespoir : "Nous espérions voir des visages enjoués, savoir qu’ils étaient morts avec le sourire, instantanément, sans se rendre compte de ce qui se passait".
Pratiquement face à face avec leur assassin
Et ce qu’ils ont vu leur a permis de constater que tout s’est passé comme cela "nous avons vu un des terroristes marcher vers eux, un jeune homme qui aurait pu être un de leurs amis. Je n’ai pu m’empêcher de penser s’il vous plaît partez de l’autre côté. Ils n’ont eu aucune chance, ils étaient pratiquement face à face avec leur assassin, qui a enclenché sa bombe, les tuant sur le coup. Ils ne sauront jamais qu’ils ont servi de bouclier pour une famille qui se trouvait derrière eux, lui sauvant probablement la vie ". Et le père des deux victimes d’ajouter "Quand mon épouse et moi avons vu les images de surveillance du hall, avec les trois hommes qui ont mis fin à la vie de nos enfants, on n’a pas pu s’empêcher d’imaginer ce qui se serait passé si ces hommes avaient été leurs amis plutôt que leurs ennemis autoproclamés, on n’aurait alors pas dû recevoir quelques mois plus tard leurs bagages partiellement brûlés ou retourner à New-York pour récupérer les affaires de Sascha".