Le ministre de la Justice, Koen Geens, a pris acte de la décision des médecins traitants de Frank Van Den Bleeken de ne plus continuer la procédure d'euthanasie. "Les motivations personnelles de cette décision relèvent du secret médical", ajoute-t-il.
L'avocat de Frank Van Den Bleeken lui a rendu visite cette après-midi et il le dit choqué par cette nouvelle. "Il est bouleversé parce qu'il s'était préparé à cette euthanasie, cela devait être dimanche, il avait dit adieu à tout le monde, les funérailles étaient organisées, les faire-parts de décès rédigés. Mais au final c'est toujours le médecin traitant qui doit décider en son âme et conscience. Sa liberté de conscience doit être respectée", indique Jos Vander Velpen.
Il semble que le médecin qui devait pratiquer cette euthanasie ait finalement changé d'avis. "Frank Van Den Bleeken ne comprend pas la décision mais il doit l'accepter", ajoute son avocat.
D'abord Gand, puis la Hollande
Le ministre de la Justice a décidé de transférer Frank Van Den Bleeken au FPC de Gand, un centre psychiatrique qui a été ouvert récemment. Il y sera mis en observation en vue d'un traitement adéquat. Il pourrait aussi être rapidement transféré vers un centre aux Pays Bas, spécialisé dans les longs séjours d'internement, précise le ministre.
Le ministre de la Justice annonce encore qu'il va s'atteler au développement d'une "capacité concrète d'accueil en Belgique, en conformité avec les critères modernes de suivi de ce type d'internés, et qui répondrait ainsi aux critiques et aux condamnations nombreuses dont notre pays a fait l'objet en la matière, de la part de la Cour européenne des droits de l'homme".
La Ligue des droits de l'Homme avait critiqué le silence de l’Etat face aux demandes d’euthanasie introduites par une quinzaine d'internés suite à celle de Frank Van Den Bleeken. Elle y voit le résultat direct des manquements de l'Etat à son obligation de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux.
RTBF