Prix Sakharov : qui sont les trois finalistes retenus ?

© BELGA/AFP

L’opposant russe Alexeï Navalny, ainsi que des représentantes des femmes afghanes, font partie des finalistes retenus pour le Prix Sakharov du Parlement européen, a annoncé l’institution jeudi. Ce prix "pour la liberté de l’esprit", décerné annuellement, récompense les personnes ou organisations qui défendent les droits de l’Homme et les libertés fondamentales.

Le lauréat sera déterminé le 21 octobre par le président du Parlement, l’Italien David Sassoli, et les présidents des différents groupes politiques de l’assemblée. La cérémonie de remise de prix aura lieu quant à elle le 15 décembre, à Strasbourg, là où siège le Parlement.

Trois finalistes ont été retenus parmi les nominés proposés par les eurodéputés. Ce sont les commissions des affaires étrangères et du développement qui ont décidé de ces trois finalistes : Alexeï Navalny, les femmes afghanes "représentées par 11 défenseuses des droits de l’Homme" et la Bolivienne Jeanine Áñez, "symbole de la répression contre les dissidents".

Alexei Navalny

Alexeï Navalny est actuellement incarcéré en Russie, après avoir passé sa convalescence en Allemagne. Critique virulent de Vladimir Poutine, il avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat en août 2020 en Sibérie. La substance utilisée, un agent neurotoxique du type Novitchok, pointait clairement en direction du régime russe. L’opposant avait été emmené en prison dès son retour en Russie en janvier dernier. Le Parlement européen le considère comme un prisonnier politique, et l’Europe a déjà adopté des sanctions envers des personnalités et entités russes pour l’utilisation d’armes chimiques contre Navalny ainsi que pour arrestation et détention arbitraires d’opposants et manifestants.

"Désormais incarcéré dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité, Alexeï Navalny a entamé une grève de la faim de 23 jours en avril pour protester contre le manque de soins médicaux. En juin 2021, un tribunal russe a interdit les bureaux du réseau régional de Navalny et sa Fondation anti-corruption", rappelle le Parlement européen.

Femmes afghanes

Les femmes afghanes, proposées comme candidates au Prix Sakharov par les groupes politiques S&D (socialistes et démocrates) et Verts/ALE, sont vues comme les éternelles victimes du pouvoir en Afghanistan. La prise de pouvoir par les talibans signifie qu’elles sont "à nouveau exclues du gouvernement et de l’éducation" et que "leurs droits et libertés sont menacés". Onze femmes en vue ont été retenues comme symboles de toutes les autres, parmi lesquelles Zarifa Ghafari, la très jeune (29 ans) maire de la ville de Maidan Shar, qui a fui vers l’Allemagne après l’arrivée au pouvoir des talibans. Y figurent aussi la journaliste politique Anisa Shaheed, ou encore Shaharzad Akbar, présidente de la commission afghane indépendante des droits de l’homme (AIHRC).

Jeanine Áñez

La moins en vue des candidats est finalement Jeanine Áñez, une femme politique bolivienne, qui se trouve actuellement en prison. Ancienne présidente par intérim de Bolivie en 2019-2020 après la démission d’Evo Morales, elle est accusée par ce dernier d’être impliquée dans un "coup d’État" contre sa personne. Elle a été arrêtée en mars pour "terrorisme, sédition et complot". Elle a ensuite également été inculpée pour génocide, en lien avec au moins une vingtaine de décès dans des manifestations à la suite des élections contestées de 2019. Des observateurs s’inquiètent pour sa santé et pour son traitement par la justice bolivienne, reconnue par Human Rights Watch comme largement polluée par des interférences politiques.

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