Prix de l’énergie : les mesures de soutien "doivent aller aux personnes qui en ont réellement besoin" estime Sammy Mahdi

Le gouvernement doit-il réduire les aides mises en place pour réduire les factures d’énergie des ménages ? Quelle est la position du CD&V sur cette question ?

"Ces aides doivent aller aux personnes qui en ont réellement besoin", répond Sammy Mahdi, président du CD&V. Il rappelle que la Belgique avait l’année dernière un déficit budgétaire de plus 30 milliards d’euros. "Quand on distribue beaucoup d’argent à beaucoup de personnes, il ne faut pas oublier que cet argent-là, avec un déficit de plus de 30 milliards, quelqu’un, à un moment donné, va devoir le payer." Et donc, il estime qu’il faut revoir ces mesures au moment où les prix de l’énergie diminuent.

Le président du CD&V prône dans ce cadre une approche plus "chirurgicale" alors que, selon lui, nous sommes actuellement dans une vision qui est "très très binaire" : ou bien on reçoit toutes les aides ou bien on ne reçoit rien du tout."

"Bénéficier de ces aides peut dépendre" de quelques euros", dit-il. "Et pour beaucoup de personnes, ça devient de plus en plus intéressant de ne pas travailler, parce que la différence entre travailler et ne pas travailler devient plus importante, mais pas dans le bon sens."

Comment cibler davantage les aides en matière d’énergie pour les ménages qui en ont le plus besoin ? Rappelons qu’actuellement, il y a un tarif social de l’énergie pour les ménages les plus précaires et la TVA qui est passée de 21% à 6%. Il y a quelques mois, il était question de garder la TVA à 6%. Dans ce contexte, comment cibler davantage ? Va-t-on compenser avec la mise en place d’un système d’accises ? Et au final, la facture d’énergie va-t-elle augmenter ?

Le président du CD&V précise que le projet du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, consiste à maintenir la TVA à 6% pour l’électricité, mais il vise aussi à compenser cette diminution de la TVA avec un mécanisme d’accises lié à la consommation. Les factures d’énergie vont donc augmenter, "mais pas pour tout le monde", précise Sammy Mahdi.

Rappelons que l’ex-Secrétaire d’État au Budget et à la Protection des consommateurs, Eva De Bleeker (Open Vld), avait démissionné parce qu’elle avait dit qu’il était nécessaire de compenser la baisse de la TVA et que cela devait être neutre afin d’éviter un dérapage budgétaire.

Sammy Mahdi va dans ce sens ce matin sur les antennes de la Première. "Absolument, ce ne sera pas neutre. Et ça, pratiquement tous les partis l’ont dit au sein du gouvernement".

Autre dossier du gouvernement fédéral, la prolongation envisagée de certains réacteurs nucléaires en Belgique. Le président du CD&V s’est réjoui prise vendredi dernier d’explorer la piste pour prolonger trois réacteurs : Doel 1, Doel 2 et Tihange 1. Soit les plus anciens des réacteurs du parc belge. Normalement, ces réacteurs devaient fermer en 2025. Rappelons que la même semaine, la centrale nucléaire de Tihange 2 a été définitivement mise à l’arrêt.

Pour Sammy Mahdi il faut regarder le futur de chaque centrale individuellement. "De toute manière, pour mon parti il est important que chaque centrale nucléaire qui peut continuer à fonctionner dans ce pays, puisse continuer à fonctionner. On en a besoin pour l’approvisionnement pour ne pas être dépendant du gaz qui vient de la Russie. On doit pouvoir utiliser l’électricité qui est ici."

Le président du CD&V reconnaît que dans ce dossier du nucléaire, la Belgique ne cesse de faire un pas en avant et deux pas en arrière. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. "Oui absolument, depuis des décennies." Pour son parti, il est important de parler de renouvelable, "mais en même temps, on doit travailler sur le nucléaire."