Le Groupe du Vendredi, un think tank indépendant, vient de sortir une étude qui reprend des chiffres saisissants.
Sur une période de 20 ans (1995-2015), les personnes condamnées une première fois ont récidivé dans 57% des cas. Et lorsqu'il y a eu incarcération, ces chiffres augmentent encore, comme si le passage par la case prison accentuait le problème.
Autre chiffre interpellant : la moitié de ces récidivistes sont condamnés dans les deux ans après la première condamnation, la "rechute" est donc très rapide.
Le Groupe du Vendredi en déduit que le milieu carcéral est une fabrique à criminels. La surpopulation carcérale, la promiscuité, la circulation de drogues, de discours radicaux, tout cela concourt à saboter la réinsertion dans la société à la sortie de prison.
Et cela a un coût sociétal mais aussi financier.
Du coup, que faire? Comment expliquer un tel taux de récidive? Construire de nouvelles prisons, est-ce une bonne idée? Faut-il revoir toute la politique carcérale, jusqu'à se demander s'il faut encore des prisons? Comment travaillent les associations de terrain avec les ex-détenus pour favoriser leur réinsertion? Qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce que ne fonctionne pas?
Marie Vancutsem reçoit, pour en débattre, Harold SAX, avocat et membre de la section belge de l’Observatoire International des Prisons, Johan Heymans, membre du " Groupe du Vendredi " et co-auteur d’un rapport sur les prisons ainsi que Xavier Lambrecht, coordinateur de la PLATEFORME SORTANTS DE PRISON – PFSP.