Regions

Prison ou "Club Méditerranée"? Un avocat bruxellois choqué de sa visite à la prison de Haren

Les différentes unités de la prison de Haren et leurs références "exotiques"

© Droits réservés

Denis Bosquet est avocat au barreau de Bruxelles. Ce pénaliste chevronné s'est rendu pour la première fois à la nouvelle prison de Haren ce mercredi pour y plaider devant le tribunal d'application des peines. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant les noms des différentes unités de détention : "Ocean House", "Forest House" ou même "Tropical House". 

 

"C'est indigne"

C'est peu dire que Denis Bosquet a été choqué par cette signalétique et ces pictogrammes colorés. "Je trouve cela absolument indigne. Indigne pour les familles qui vont visiter les détenus; indigne pour les agents pénitentiaires qui y font un métier compliqué; indigne pour les détenus eux-mêmes qui y rentrent à la suite d'un billet d'écrou ou à la suite de congés pénitentiaires. Je trouve que c'est absolument inadmissible et je me demande qui a pu d'abord imaginer et ensuite concevoir ce panneau". 

Délégué CGSP prisons, Laurent Lardinois n'a, lui, pas découvert ces codes couleurs et ces noms exotiques cette semaine. Ce qui ne l'empêche pas de se montrer perplexe, à tout le moins. 

"C'est sur le modèle des parcs d'attractions. Un jour, on est arrivés et il y avait une petite musique de fond sur la place centrale aussi. Très bizarre comme impression. Vraiment très bizarre. (...) Est-ce que c'est choquant? Ce qui serait bien c'est que ce soit efficace et apparemment ça ne l'est pas vraiment parce que les mouvements de détenus dans la prison de Haren sont encore problématiques pour le moment."

Une prison sur le mode "village"

Quand nous l'appelons, le directeur de la prison, Jurgen Van Poecke, est déjà au courant des critiques de Denis Bosquet. Il déroule son argumentaire : "La prison est un environnement multiculturel où les détenus parlent des dizaines de langues différentes. Donc on a essayé de trouver des solutions sans usage de langues mais en utilisant des pictogrammes, des couleurs. Ca, c'est un. Deux, la prison de Haren est un village donc il faut qu'on indique le chemin. (...) Et trois, le village pénitentiaire de Haren donne pas mal d'autonomie aux détenus. Cela veut dire que pas mal de trajets, les détenus les effectuent seuls et de manière autonome (...). Donc on doit leur indiquer le chemin à parcourir."

L'explication tient la route. Mais en partie seulement. Pourquoi, en effet, ce choix de noms incongrus pour désigner les différentes unités du "village pénitentiaire"? 

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous