Ils sont une soixantaine de psychologues, d'assistants sociaux... à se rendre d'un parloir à l'autre, pour préparer le retour à la société des détenus de Saint-Gilles, Forest et Berkendael. Une bonne moitié de leur travail est donc en suspens.
"Le problème n’est pas de nous occuper en tant que travailleur, déclare Benoît Englebert (président de la Fédération Bruxelloise des institutions pour détenus). Le problème, c’est de pouvoir s’occuper des détenus qui en ont besoin. Cela commence à poser quelques soucis aussi au niveau des travailleurs. Il commence à y avoir des pertes de motivation, celles-ci sont surtout liées au fait que les syndicats estiment que l’on ne sert pas à grand-chose."
Des services sociaux mal considérés ?
A l'intérieur de la prison, on nous dit que les gardiens les estiment superflus. Les syndicats s'en défendent et expliquent que la grève limite au maximum le nombre de mouvements dans la prison.
Comme l'aide aux détenus ne serait pas prioritaire, elle est mise de côté par les syndicats. Du coup, les services sociaux se sentent visés. "On commence à se poser la question, absolument - commente Benoît Englebert. On ne comprend pas les raisons. Je pense qu’après trois mois de blocage des syndicats vis-à-vis à des services extérieurs, ils peuvent se rendre compte que, malheureusement, leurs revendications n’ont pas abouti. Et nous prendre en otage n’a servi strictement à rien ! On se retrouve exactement dans la même situation."
Les services sociaux extérieurs à la prison sont les seuls touchés par cette grève du zèle. Ils ont tout de même pu reprendre une activité marginale dans l'annexe psychiatrique de la prison.
Les gardiens, eux, réclament que la population carcérale descende en dessous du seuil des 650 détenus (alors qu'il y en a 700 actuellement). Mais 650 détenus, cela n'est plus arrivé depuis des mois, voire des années…
Hélène Maquet