Mardi soir, sur les routes escarpées et bosselées de Laguardia, théâtre final de la 4e étape, Primoz Roglic est sorti de sa boîte au meilleur des moments. Loin de la ligne d’arrivée, certes, mais armé d’une déroutante puissance qui a surpris pas mal de monde. Seul sur sa planète, le triple vainqueur de la Vuelta en titre, s’est (facilement) imposé devant Mads Pedersen et Enric Mas. De quoi frapper un premier coup sur la table. Et rassurer tout le monde quant à son état de forme ?
38 jours. 38 jours pile se sont écoulés dans la vie de Primoz Roglic entre son abandon, après quelques jours de souffrance en tant que coéquipier modèle sur le Tour de France, et son tour de force sur la Vuelta.
38 jours de doutes et d’interrogations pour le grand public et les observateurs. Le Slovène, touché à l’épaule et dans le bas du dos lors de la 5e étape de la Grande Boucle, a-t-il suffisamment pansé ses plaies ? Est-il vraiment à 100% au moment d’enfourcher à nouveau son vélo pour revenir sur les terres de ses plus grands exploits ?
Au départ d’Utrecht, toutes ces questions sont encore en suspens. Placide au possible, pas forcément à l’aise devant les caméras, Roglic fait du Roglic et n’en dévoile pas forcément plus. "Je me sens bien" confie-t-il simplement le jour du grand départ.
Une impression confirmée dans la foulée. Roglic profite du récital de Jumbo-Visma en ouverture pour déjà confisquer le maillot rouge. Mais intelligemment, il le laisse à Robert Gesink. Pour ne pas (déjà) se placer inutilement sous le feu des projecteurs et s’attirer une pression dispensable. Puis, c’est au tour d’autres Jumbo, Mike Teunissen et Edoardo Affini en tête, de se parer de rouge. Jumbo reste hégémonique mais Roglic reste dans l’ombre Bien placé au général et prêt à jaillir au bon moment.
Ce bon moment, il estime sans doute qu’il peut survenir lors de la 4 étape. Sur ce terrain bosselé qui lui convient bien, il sort de sa boîte dorée pour la 1e fois depuis le départ. Et fait mouche directement.