Belgique

Prime de 1000€, suspension de la dégressivité du chômage : gouvernement et opposition devront s’entendre pour contrer les effets du Coronavirus

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Quelles mesures concocte le gouvernement fédéral pour venir en aide à l’emploi ? Entre ce mercredi et ce samedi, les réunions vont s’enchaîner pour déterminer les mesures les plus importantes et les plus urgentes à mettre en place. Un kern (comité ministériel restreint) est prévu ce vendredi, avant un "kern élargi" samedi matin, où les présidents des partis qui ont voté en faveur des pouvoirs spéciaux (c’est-à-dire tous les partis sauf le PTB et la Vlaams Belang) sont conviés à s’entendre avec le gouvernement.

S’entendre sur quoi ? Une série de mesures que proposera l’équipe Wilmès II dans le cadre des pouvoirs spéciaux (qui, pour rappel, sont limités à maximum 6 mois).

Le gouvernement discute en ce moment de mesures pour inciter les gens qui travaille à continuer de le faire. Il y a, par exemple, pour les secteurs jugés "vitaux", la défiscalisation des heures supplémentaires. C’est une mesure considérée comme prioritaire. Toujours pour les secteurs "vitaux", deux jours de vacances supplémentaires sont accordés (à la charge de l’employeur). Après la fin de la crise sanitaire que nous connaissons, évidemment.


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 Concernant les étudiants, il est question de ne pas comptabiliser les heures de travail dans les secteurs vitaux. Actuellement, il est permis aux étudiants de travailler un maximum de 475 heures. Cette limite serait temporairement levée.

Surtout, provenant du cabinet d’Alexander De Croo, il y a la volonté de permettre aux entreprises de récompenser le personnel qui travaille encore, à l’aide d’une prime, unique, qui peut aller jusqu’à 1000€. Cette prime ne serait pas taxée du tout : les 1000€ versés par l’entreprise seraient les 1000€ reçus par les travailleurs. Cette prime serait à la charge des entreprises, il n’y a aucune obligation. Elle peut être également plus faible, ne concerner qu’une partie du personnel, c’est à la discrétion totale des équipes de direction.  

Toutes ces mesures et bien d’autres (élargissements de flexi-jobs à d’autres secteurs) sont en cours de discussion. Et certaines d’entre elles seront abordées samedi matin, lors du kern avec les partis de l’opposition. Les 7 partis soutiendront-ils les mesures proposées par le gouvernement sans discuter ? Peu probable. Selon nos informations, l’opposition n’est pas conviée aux réunions préparatoires, même si des échanges existent. Mais cela ne signifie pas qu’ils viendront les mains vides samedi matin.

14€/heure, les migrants, etc.

Ainsi, au PS, on souhaite discuter du contrôle des prix des produits pharmaceutiques et d’autres biens de première nécessité. La revendication de passer à 14€ de l’heure pour les travailleurs toujours sur le pont pendant cette période sera aussi rappelée. Toujours en matière d’emploi, le PS veut la suspension de la dégressivité des allocations de chômage en raison de l’incapacité des demandeurs d’emploi vu la situation de "force majeure". Ecolo fait la même demande concernant le chômage, souhaite mettre à l’agenda l’idée d’un congé parental spécifique à la période actuelle, et se dit favorable à la réouverture des jardineries. Chez Défi, il nous revient que la question des migrants sera abordée : leur accueil est suspendu depuis le 17 mars. Le parti amarante souhaite évoquer la prolongation des titres de séjour, la situation des binationaux bloqués à l’étranger. Au programme également, le testing et plus particulièrement le sort du personnel travaillant avec les personnes âgées.

Ce samedi, un premier test de la configuration "3+7"

"3+7", les trois partis au gouvernement (MR, CD&V, Open Vld) et les 7 partis de l’opposition qui ont voté les pouvoirs spéciaux (N-VA, PS, sp.a, Ecolo, Groen, cdH, Défi). Cet attelage peu commun s’est déjà rencontré à deux reprises. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, "c’est le début", nous dit-on. Ce samedi, pourtant, la donne pourrait changer. Le gouvernement peut passer en force, maintenant qu’il dispose des pouvoirs spéciaux. Mais ceux-ci obligent l’équipe Wilmès à faire valider les décisions qu’il aura prises via les pouvoirs spéciaux par un vote au Parlement dans l’année. Il serait donc de bon ton de s’entendre, dès maintenant. Mais les 7 autres partis ne sont pas prêts à tout accepter. Néanmoins la situation actuelle ne permet de jouer trop longtemps à des jeux politiques. Il va donc falloir trouver un équilibre, entre les décisions d’un gouvernement de droite et un soutien indispensable au Parlement, à terme, venant majoritairement de gauche. Passé la séquence de "l’urgence", la rue de La Loi va entrer dans une période plus politique, alors que la situation sanitaire semble s’améliorer et que la crise économique qui suivra la crise sanitaire s’annonce pire que celle de 2008. On verra si la configuration "3+7" est viable politiquement…

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