C’est à la veille d’un week-end que la Banque nationale de Belgique a communiqué ses nouvelles "attentes prudentielles" concernant les prêts immobiliers. Et la conclusion est claire : la BNB encourage les banques et assurances à plus de sévérité dans l’octroi des prêts hypothécaires, à partir du 1er janvier 2020. Il y a néanmoins quelques subtilités.
Que demande la BNB ?
La Banque nationale "invite" les banques à être plus prudente lorsqu’il s’agit d’octroyer un prêt dont la quotité (le montant) dépasse 90% de la valeur du bien, lorsque celui ou celle qui emprunte effectue un premier achat immobilier. Le prêt ne peut dépasser 80% de la valeur du bien si celui-ci ne sera pas l'habitation des acquéreurs. C’est le principe du "buy-to-let", littéralement "acheter pour louer". C'est donc de l'investissement locatif.
Il n’est donc plus possible d’emprunter pour 100% de la valeur du bien ?
Plus de prudence ne signifie pas interdiction. Il sera donc toujours possible d’emprunter pour 100% de la valeur du bien. Une banque peut vous octroyer un prêt à 100%, mais l’établissement bancaire "devra pouvoir soumettre à la BNB une explication motivée". La BNB est bien consciente que ce type de prêt est indispensable pour un certain public.
Mais les banques devront se limiter : la BNB n’autorise plus que 5% de prêts à 100% ou plus (ce qui est très rare), et uniquement pour les "primo-acquéreurs". Dans ce tableau ci-dessous, on peut voir que la BNB permet des prêts à 90% de la valeur du bien que pour 35% du volume total de prêt. En clair, ça signifie que les banques peuvent avoir une clientèle composée à 35% d’emprunteurs à 90% (et maximum 5% pour les prêts à 100%). "Cela donc laisse une large marge de manœuvre aux établissements financiers qui opèrent sur ce marché (en croissance) que constituent les prêts hypothécaires" écrit la BNB.