En France, contrairement à la Belgique, le vote n’est pas obligatoire. Dès qu’un Français a 18 ans, il est de facto inscrit sur une liste électorale là où il réside. Mais les étudiants encore inscrits chez leurs parents, les jeunes actifs mutés dans le cadre de leur activité professionnelle ou les personnes précaires expulsées de leur domicile sont autant de profils qui peuvent se retrouver, par négligence, dans l’impossibilité d’exercer leur droit de vote.
"En France, dès 18 ans, vous êtes automatiquement inscrit sur les listes électorales de l’endroit où vous résidez. Mais cette démarche automatique a engendré un effet non-voulu et qu’on n’a pas anticipé, qu’on appelle la ‘mal-inscription’", explique Céline Braconnier, directrice de Sciences-Po Saint-Germain.
"La plupart de ces personnes ne sont pas inscrites sur les bonnes listes électorales car elles n’ont pas fait la démarche. C’est donc un problème civique car elles ne s’y intéressent pas alors qu’elles ont certainement fait les démarches pour leurs impôts et leurs factures. Ou alors, et c’est plus grave, elles ne le savent pas.", précise Marc Mathiot, directeur de Sciences Po Lille. "Les communes font disparaître des listes les gens qui n’habitent plus sur place. Donc, ces gens ne sont pas mis au courant et ne savent pas qu’ils ont été radiés des listes électorales de leurs villes d’origine. Ils n’ont donc pas fait la démarche dans leur nouvelle ville.", ajoute Marc Mathiot.