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Présidentielle française 2022 : "Marine Le Pen mène une campagne de camouflage" pour Pieyre-Alexandre Anglade, député LREM du Benelux

Pieyre-Alexandre Anglade sur la Première et Emmanuel Macron en meeting à Paris ce samedi

© RTBF et AFP

Par Kevin Dero sur base d'une interview de Danielle Welter

Soutien du président sortant, à présent candidat à sa réélection, Pieyre-Alexandre Anglade, porte-parole du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale et député du Benelux, était l’invité de Matin Première. Il est revenu, au micro de Danielle Welter et de Pascal Claude, sur les enjeux de l’élection présidentielle (le premier tour aura lieu ce dimanche). .

Courte campagne

Au surlendemain du (seul) meeting tenu par Emmanuel Macron, où il a réuni plus de 30.000 personnes à Paris, le député français explique que le peu de temps passé par le président dans la campagne électorale était justifié. " Cette campagne a été frappée par le retour de la guerre au cœur de notre continent […] le président se devait de mettre toutes ses forces dans la tentative de résolution de ce conflit "

Inquiétudes

Le premier tour des élections, c’est pour dimanche. Le député du Benelux fait état de ses craintes : " je ne suis pas inquiet pour mon candidat, mais préoccupé par la montée de l’extrême- droite et de la droite identitaire et nationaliste en France […] Il y a dans ce moment un devoir de conviction, de pédagogie, d’explication du projet qu’on a pour la France ".

C’est le seul candidat qui défend le projet européen avec le plus de force. Dans ce moment de guerre, c’est fondamental

L’extrême-droite en embuscade

Marine Le Pen pourrait, selon les sondages, arriver aux portes de l’Elysée. " La France n’est pas immunisée contre l’extrême-droite. On a vu d’autres démocraties se réveiller avec des dirigeants nationalistes, identitaires, une droite populiste à leurs têtes. Il y a urgence à se mobiliser. Ce qui se joue, c’est l’indépendance, la souveraineté de la France, et la poursuite du projet européen dans des temps qui sont décisifs. Le vote pour la présidentielle est fondamental pour l’avenir des Français mais aussi pour les Belges et les Européens, car Marine Le Pen à la tête de la France, cela aurait des conséquences pour tous les Européens. "

La France n’est pas immunisée contre l’extrême-droite

" J’ai toujours eu la conviction que l’extrême-droite n’était pas définitivement battue dans notre pays " explique le député. Il dit avoir conscience des mouvements sociaux qui ont émaillé le mandat d’Emmanuel Macron. " Nous avons essayé de réparer le pays. Nous avons eu des résultats sur le pouvoir d’achat, sur l’emploi… Ça démontre qu’il faut en faire encore plus et continuer de convaincre ". Mais après 5 ans de présidence, les rangs de l’extrême-droite ont encore grossi. Le président Macron et son équipe ont-ils une responsabilité ? Pieyre-Alexandre Anglade récuse ce fait. " Je suis né en 1986. Déjà dans les années 80, il y avait une cinquantaine de députés Front National. Les années 2000 ont été marquées par l’arrivée au second tour de Jean-Marie Le Pen… La présence de l’extrême-droite en politique ça fait de nombreuses années qu’elle est présente ". Et le député de préciser : " Elle n’a pas augmenté sous la présidence d’Emmanuel Macron. Au contraire, nous nous sommes battus pour la faire reculer. Notamment lors des dernières élections européennes "

Mais, selon les sondages, un Français sur trois s’apprêterait à voter extrême-droite. " Cela dit l’inquiétude qui existe dans la société française. Ça dit les doutes, les angoisses par rapport aux bouleversements profonds du monde du travail, de la crise climatique, de la guerre, de la crise du covid qui a révélé nos faiblesses collectives. Ça dit la nécessité de reprendre en main notre destin européen. "

La présidente du RN se serait-elle malgré tout adoucie, depuis l’arrivée dans la course d’Eric Zemmour ? Pas du tout selon le porte-parole d’LREM.

" C’est un duo, un tandem. On ne peut pas dissocier Marine Le Pen d’Eric Zemmour. Ils ont milité durant des années pour faire advenir les idées les plus radicales, le pire à la tête du pays et au cœur de l’Europe " explique le députe. " Quand Marine Le Pen essaye de prendre ses distances avec Eric Zemmour, il ne faut pas être dupes. Marine Le Pen mène une campagne de camouflage. Elle gomme tout ce qui peut être sulfureux. Au fond, elle n’a rien changé de son projet de haine, de division et de repli".

Il ne faut pas être dupes

Extrait du JT du 28 mars :

Cabinets de conseil

Quant à l’affaire McKinsey, " c’est une très mauvaise polémique ". Le député explique que la France serait le pays européen ayant le moins recours à des cabinets de conseil. Il justifie le recours aux conseils de ce type de cabinet à la crise du coronavirus." L’état a besoin de compétences informatiques, logistiques… " détaille le député.

Abstention

" L’abstention est un danger pour la démocratie " explique le centriste. " Dans cette campagne il y a 12 candidats, il y en a pour tous les goûts. Il faut se mobiliser ". Il y va de l’avenir de la France et de l’Europe selon lui, ainsi que de " la force de notre démocratie ".

Dans cette campagne il y a 12 candidats, il y en a pour tous les goûts

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu ce dimanche 10 avril. Le second, le 24.

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