Si Hugo, 20 ans, a voté pour Jean-Luc Mélenchon, c’est parce que c’est pour lui le seul candidat crédible sur les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique, préoccupation majeure de la jeunesse largement absente des débats : "Le rapport du GIEC est sorti la semaine dernière, on a trois ans pour agir, un mandat présidentiel ça dure cinq ans […] Il faut tenter sinon on le regrettera tous", expliquait le jeune électeur à sa sortie de l’isoloir.
Mais cette campagne a tourné autour de quelques enjeux qui ne sont pas nécessairement ceux qui intéressent le plus les Français, observe Benjamin Biard : "les thématiques qui ont occupé le cœur de l’agenda politique pendant la campagne et même avant, ce sont les questions migratoires, identitaires, sécuritaires et, dans une certaine mesure, les questions socio-économiques, qui reviennent toujours. Mais effectivement, les questions environnementales n’ont pas occupé le cœur de cette campagne, malgré la mobilisation de ces dernières années, notamment dans le cadre des manifestations climatiques. Et donc voilà qu’il y a un certain déséquilibre, dû notamment aux candidatures de l’extrême-droite, dont celle d’Éric Zemmour qui avant même d’être en campagne faisait déjà un certain buzz".