Clairement de gauche pour la droite, évidemment de droite pour la gauche, le président français sortant a un parcours politique sinueux et désarçonnant. Le bilan de son premier quinquennat est contrasté, même si l’image de "président des riches" lui a très vite collé à la peau.
Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), ancien banquier d’affaires, il a été secrétaire général adjoint du président socialiste François Hollande, avant de devenir son ministre de l’Economie. En août 2016, il rompt les amarres pour se lancer dans la présidentielle avec sa propre formation, La République en Marche.
La gauche, c’est ma culture, mon origine. C’est mon histoire familiale
A l’époque, Emmanuel Macron se réclame encore de gauche. " D’une gauche qui veut réformer le pays, qui croit dans la liberté, parce qu’elle construit la véritable égalité de tous. C’est ma culture, mon origine. C’est mon histoire familiale. J’ai éprouvé dans l’action politique que cette conviction de gauche, cette volonté de réformer, était parfois très distante d’une gauche conservatrice."
Dans son ouvrage Révolution publié en novembre 2016, Emmanuel Macron se définit à la fois comme un "homme de gauche" et un "libéral", "si par libéralisme on entend confiance en l’homme". Ce qui lui vaut d’être qualifié de "social-libéral".
Dépasser le clivage gauche-droite
Emmanuel Macron s’est surtout fait élire en 2017 en affirmant vouloir dépasser la séparation gauche-droite, en estimant que le vrai clivage en France divise les progressistes et les conservateurs.
Il distille alors un discours très pragmatique. Sa proposition "prenons le meilleur de la droite, comme le meilleur de la gauche" réussit à convaincre une partie des Français. Cette volonté de concilier les contraires s’est cristallisée dans la formule "en même temps", martelée jusqu’à la caricature.
Grand écart idéologique
Aujourd’hui, les hommes politiques qui le soutiennent viennent d’horizons variés, illustrant ce grand écart idéologique, allant d’anciens socialistes, comme Manuel Valls ou Jean-Pierre Chevènement, à l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy.