Malaise persistant
Chelsea était en tête du championnat et si le rendement du Belge n'était pas celui espéré pour un joueur rompu à la Premier League après avoir joué à Chelsea une première fois, Everton et Manchester United, une période d'adaptation à ses coéquipiers et au rôle confié par son nouveau coach allemand, restait compréhensible.
Cela s'est compliqué avec une blessure en sélection mi-octobre, puis une contamination au Covid qui l'ont privé d'une demi-douzaine de matches.
Et alors que son retour semblait positif, avec 2 buts et une passe décisive en deux rencontres, une interview à Sky Sport est venue mettre le feu aux poudres.
"Je ne suis pas heureux de la situation" à Chelsea était la phrase qui avait retenu l'attention, même s'il avait immédiatement ajouté "mais je suis quelqu'un de travailleur et je ne dois pas abandonner".
"J'ai toujours dit que je portais l'Inter dans mon coeur, je vais y retourner, je l'espère vraiment", avait-il aussi lâché, au sujet d'un club pourtant bien content de le vendre pour renflouer ses caisses.
Les excuses du joueur n'ont pas dissipé le malaise créé par cet entretien réalisée trois semaines plus tôt, mais publiée juste avant un match contre Liverpool (2-2), alors que Chelsea faiblissait dans la course au titre.
Lukaku sait qu'il n'aura droit à aucun traitement de faveur.
"Bienvenue dans la réalité"
"Bienvenue dans la réalité. Nous sommes sous les projecteurs et nous sommes jugés au quotidien, c'est comme ça, quand on est un joueur décisif", a encore tranché Tuchel vendredi, alors que se profile, dimanche (17h30), un match contre Tottenham qui se fait pressant dans le sillage de Chelsea.
Il n'y aura aucune adaptation du 3-4-2-1 de Tuchel pour se rapprocher du 3-5-2 d'Antonio Conte à l'Inter avec lequel Lukaku avec marqué 64 buts en 95 matches.
Seul en pointe, alors qu'il a expliqué en octobre sur le site de l'UEFA qu'il "détestait jouer en pivot", Lukaku peut beaucoup moins prendre le ballon sur le côté et face au but pour partir à l'assaut des cages adverses en se recentrant, comme il le faisait en Italie.
Le fait qu'il ait aussi rarement été associé aux deux mêmes joueurs sur les côtés n'a pas aidé à créer les automatismes, alors que le niveau de performance inégal d'Hakim Ziyech, Timo Werner ou Christian Pulisic, devrait servir de circonstance atténuante.
Avec une telle frustration réciproque --le club qui n'en a pas pour son argent, le joueur qui n'est pas utilisé comme il le souhaite-- l'expression "bombe à retardement" utilisée par l'ancien joueur Jamie Carragher dans sa chronique dans The Telegraph, vendredi, ne semble pas exagérée et le temps presse pour la désamorcer si Chelsea ne veut pas voir toutes ses ambitions voler en éclat.