Un préavis de grève a été déposé par près d’un millier d’agents de la police de la route. Un préavis qui couvre les agents de la fin novembre à la fin du mois de janvier. Cela pourrait donc avoir des conséquences, notamment lors des contrôles des fêtes de fin d’année, prévient le syndicat SLFP (Syndicat Libre de la Fonction Publique) Police. Une façon de protester contre une décision disciplinaire infligée à l’encontre de l’un de leurs collègues.
Les faits remontent à la fin du mois de juin 2019 lors d’une intervention dans le Hainaut. Deux policiers sont appelés sur un parking autoroutier pour enregistrer une plainte d’un camionneur victime d’un vol cargo. A leur arrivée, les voleurs d’abord s’enfuient, mais ils reviennent. Les deux agents se seraient alors retrouvés nez à nez avec le groupe de voleurs qui se seraient montrés menaçants.
Selon le communiqué du syndicat SLFP Police, les deux agents : "on d’abord sommé verbalement, puis se sentant en danger vu la tournure des choses, ont tiré un coup de sommation en l’aire". Cette action aurait provoqué la fuite des voleurs, mais n’a pas du tout plu au directeur général de la police administrative, car le policier a tiré un coup de semonce en l’air, ce qui peut dans certaines circonstances s’avérer dangereux. Résultat, un rapport disciplinaire a été adressé à l’encontre de ce policier. Une décision qui révolte le SLFP Police.
Qu’est-ce qu’un tir de sommation ?
Dans le cas qui nous occupe, le policier a tiré un coup de sommation vers le ciel. "Il a au niveau des techniques et tactiques d’intervention qui nous sont données par les moniteurs de tir plusieurs possibilités" nous explique Vincent Gilles, Président national du SLFP Police.
"Si effectivement nous sommes sur sol meuble, il est préférable de tirer vers celui-ci. Je dis bien, il est préférable. Nos deux collègues étaient sur du tarmac. Ils sont en phase de repli vers leur véhicule et un tir vers le sol n’est pas du tout indiqué. Tout simplement, à cause du risque de rebond de la balle qui pourrait à ce moment-là aller frapper une personne, soit un des malfrats agressifs, soit une personne témoin".
Vincent Gilles nous explique que ce qui a été retenu par le directeur général de la police administrative comme transaction disciplinaire : "c’est le fait qu’ayant tiré en l’air, l’ogive va retomber et peut-être blesser quelqu’un dans sa descente". Argument auquel, le SLFP Police ne veut absolument pas souscrire, précise-t-il.