Pouvons-nous limiter le désastre du smartphone ?

Le désastre des smartphones, comment limiter la casse ?

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Le smartphone est devenu complètement incontournable, on ne sait plus faire sans. On ne veut plus s'en passer. C'est un prolongement de notre corps. On le consulte des dizaines à des centaines de fois par jour. Addiction qui a un prix: monétaire mais surtout humain et écologique.

Nos smartphones sont un désastre

En 2019, deux personnes sur trois dans le monde sont déjà équipées d’un téléphone portable. C’est beaucoup. Surtout quand on le change, et c'est la moyenne, tous les deux ans. L'émission des gaz à effet de serre liée à la production des téléphones est donc en pleine croissance. Si on continue à ce rythme, dans moins de 20 ans, nous atteindrons les scores d’émissions de l’industrie automobile.

Empreinte terrible. Désastre humain et écologique. On entend parler du travail d'enfants congolais dans l’extraction des métaux rares -qui servent notamment à enrichir des bandes armées et qu’on surnomme, du coup, les minerais de sang-. On entend parler des conditions désastreuses de travailleurs chinois qui produisent la grande majorité de nos smartphones. On entend parler d'une pollution sans précédent à la fabrication de nos smartphones. On entend parler des maigres possibilités de recyclage de ces machines qui s'entassent, loin des yeux, dans les pays du tiers-monde. 

Nous entendons tout cela, tous les jours, et pourtant nous continuons à acheter et à consommer ce que nous proposent les fabricants à coup de publicités. Rappelez-vous votre premier téléphone. Peu cher, pratique, utile. Maintenant la logique est différente.

Ralentir cette industrie, c'est possible

Les géants du smartphone ont, ce début d’année, annoncé un recul des ventes de leurs produits sur l'année 2018. Les raisons ? Une grande concurrence entre les géants du smartphone imposée notamment par les Chinois, mais surtout grâce aux consommateurs qui se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond. Vous et moi, nous nous sommes rendus compte qu’ils étaient trop chers et pas très innovants. Il semblerait que nous nos tournions vers les téléphones reconditionnés: des téléphones remis à neuf par des techniciens qui le revendent ensuite à d’autres consommateurs. On va allonger le temps de vie du smartphone, et donc limiter la production d’autres smartphones.

Le marché du reconditionné est en pleine expansion. La démarche est clairement à contre-courant de la logique des géants du secteur qui mettent en vente des téléphones qui sont plus énergivores, plus complexes, qui nécessitent plus de métaux rares et qui ne sont pas très utiles à notre survie. C’est un marché qui est plus écologique, qui demande moins de matières premières, qui pollue moins -80% des émissions d’un smartphone vient de sa production-. Ils coûtent aussi moins chers, alors que la marge des géants est immense. Aussi, en optant pour un téléphone reconditionné, vous lutter contre l’obsolescence programmée et vous êtes moins enclin à vous faire pigeonner (qu'on se le dise). 

S'équiper avec un téléphone reconditionné

Back Market est une plateforme française, véritable fer de lance du marché du reconditionnement. Vous proposez votre téléphone à la plateforme, en stipulant les problèmes qu’il rencontre. Back Market vous propose un prix de rachat, que vous avez le choix d’accepter ou de refuser. Ils l'envoient ensuite à un vendeur agréé qui le répare et le revend intact à presque deux fois moins cher à un autre acheteur. Peut-être vous ? Si vous vous méfiez des transactions sur Internet, vous pouvez vous rendre dans un Cash Converter, dans un Cash Express ou dans une ressourcerie près de chez vous ... ça marche aussi très bien. Si vous voulez du local et supporter les entreprises wallonnes, il y a ASmartWorld. Même principe, ils récupèrent des téléphones de particuliers et d’entreprises, ils les réparent et les revendent ensuite.

Pensons donc reconditionnement ! Arrêtons d’acheter des téléphones neufs sur le dos de travailleurs qui ont des conditions de travail épouvantables, qui coûtent cher, qui ne sont pas vraiment très utiles et qui ont un impact écologique énorme. Acheter en deuxième main, ça doit devenir un réflexe, et c’est tellement plus logique !

Retrouvez les chroniques de Robert Colard sur Gestes Pour Maintenant

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