Nous sommes des animaux sociaux, et les émotions sont au cœur de notre fonctionnement.
Depuis notre plus jeune âge, les émotions que nous vivons dans les interactions avec nos parents (ou les personnes référentes de notre entourage) vont influencer et modeler nos apprentissages.
Bernard Rimé, un chercheur de l'UCL, a démontré qu'après avoir vécu une émotion dans la vie courante, la plupart des gens en parlent très rapidement à leurs proches. D'après son étude, plus l'émotion est intense, plus nous allons la partager. Ils montrent aussi que les émotions vont ensuite continuer à s’inscrire dans un contexte social et relationnel toute notre vie.
Quand nous vivons un événement marquant, nous allons le partager, les gens vont le partager et ainsi de suite. Il s'agit donc d'une forme de contagion sociale.
Créer du lien
Le partage des émotions, c'est avant tout quelque chose de libératoire. Nous les exprimons pour aller mieux. C'est un petit peu la bouilloire qui se décharge de sa pression.
Des études contredisent cependant cette hypothèse. Elles montrent que le partage des émotions a surtout une fonction sociale. Lorsque nous partageons nos émotions, c'est avant tout pour entretenir et rafraîchir le lien qui nous uni aux autres.
Ce partage d'émotions va construire entre nous un sentiment d'unité et d'empathie l'un vis-à-vis de l'autre. Recevoir de l'empathie va générer de l'appréciation à l'égard de notre prochain. Il ne s'agit pas de se libérer de sa peine mais de tisser un lien.
Partager les émotions va finalement nous permettre de voir les choses autrement et mieux se sentir.
Ilios Kotsou est Docteur en psychologie et Maitre de Conférences à l'Université Libre de Bruxelles, il analyse chaque semaine un thème fondamental de nos vies quotidiennes. Retrouvez-le sur son blog, sur sa page Facebook et tous les dimanches dans Week-end Première.