Ce mardi matin, un millier d’enseignants venus des quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont manifesté à Charleroi devant le siège du PS local. Ils dénonçaient notamment l’avant-projet de décret sur l’évaluation des professeurs, un texte qui crispe les organisations syndicales depuis deux ans, déjà.
Plusieurs aspects sont prévus dans ce projet de décret. Certains posent moins de problèmes et passent la rampe des organisations syndicales. C’est le cas de la question du soutien apporté aux jeunes enseignants et de la formation continue des enseignants plus âgés. Qu’il y ait des sanctions, comme c’est déjà le cas actuellement dans les différents réseaux, semble ne pas poser problème.
On en a ras la casquette.
Ce qui coince, c’est le projet de faire évaluer les enseignants par le chef d’établissement et/ou ses délégués. Il est ici question d’entretiens en face-à-face, de processus d’évaluation et de formations étalés sur plusieurs années. Les syndicats estiment que ces évaluations mèneraient à des sanctions, laissant place à de l’arbitraire ou à des règlements de compte.
Ce mardi à Charleroi, c’est ce que les manifestants ont laissé entendre. "On en a ras la casquette", expliquait une enseignante. "On nous démotive. Pourtant on adore notre travail et nos élèves, mais on nous démotive par ces mesures inacceptables", ajoutait-elle.
Et de dénoncer la philosophie du projet de décret. "Dans le Pacte d’excellence, il y avait un décret sur l’évaluation des enseignants. Normalement, c’était de l’évaluation formative qui était prévue. Ici, on nous propose un décret qui va très loin en matière de sanctions, à la fois pour des temporaires qui commencent, mais aussi pour des enseignants définis", explique Fabien Crutzen, délégué à la CNE Enseignement.