Des combats violents opposent l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh en cette fin septembre 2020. C’est une brusque éruption d’un conflit séculaire, et d’une tentative de sécession lancée il y a 30 ans par les habitants de la région. Le Nagorny Karabakh est aussi appelé en français "Haut-Karabakh", nagorny signifiant "haut" ou "montagneux" en russe. Ni l’Arménie, ni l’Azerbaïdjan n’utilisent encore cette dénomination qui remonte à l’ère soviétique.
Ce territoire du Caucase compte près de 150.000 habitants, Arméniens à 95%. Disputé par l’Arménie et l’Azerbaïdjan, Staline décide en 1921 de rattacher le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan, mais avec un statut d’autonomie. La région profite du démantèlement de l’Union soviétique pour proclamer son indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991, avec le soutien de l’Arménie. Les deux pays s’affrontent alors en une guerre ouverte qui fait 30.000 morts et des millions de déplacés. L’Arménie contrôle l’enclave et le territoire qui l’entoure, lui donnant un accès direct.
Aucune solution durable
En 1994, un cessez-le-feu est conclu sous la médiation de trois pays, Etats-Unis, France et Russie, baptisé "groupe de Minsk". Les armes se taisent un temps. Des pourparlers s’engagent. Mais aucune solution ne se matérialise : Bakou et Erevan ne se mettent pas d’accord sur le statut de ce territoire. La communauté internationale n’a pas reconnu son indépendance : pour elle, le Haut-Karabakh fait toujours partie de l’Azerbaïdjan.