La France n’a pas le monopole de ces partenariats. Ainsi, le grand musée londonien Victoria & Albert Museum a une galerie à son nom dans un musée près de Shenzhen, ville voisine de Hong Kong. Le V&A a aidé à la conception de l’établissement chinois.
Les pays les plus intéressés par ce type de partenariat sont les pays émergents, avançait la Cour des comptes dans un rapport en 2019. Elle citait le Brésil, la Chine, la région du Golfe et évoquait un "marché muséal mondial".
En 2018, Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ont signé un accord pour un complexe culturel et touristique sur le site archéologique d’Al-Ula, une autre forme de valorisation de savoir-faire culturel français.
Le Louvre a créé en 2015 un département dit "Louvre conseil" conçu pour mener des activités de conseil auprès d’autres musées en France et à l’étranger.
Universcience (Palais de la découverte, la Cité des sciences) exporte son programme "La Cité des enfants" -destiné aux jeunes publics- auprès d’établissements étrangers.
Sans nouer de partenariats comme le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay commercialise des expositions. Ainsi "Monet, le paysage en question" sera présentée à l’Artizon Museum de Tokyo l’an prochain. Le Musée Picasso a fait de même et pu ainsi financer ses travaux de restauration. Mais seuls les établissements dotés de collections importantes peuvent entreprendre ce genre de projets.
Ces prêts font certes l’objet de critiques, mais "il ne s’agit pas de cession", rappelle Cécile Anger. La France bénéficie "d’un régime juridique protecteur": "la loi française interdit la cession des œuvres" pour être par exemple vendues, une pratique que l’on retrouve chez plusieurs grands musées américains.