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Pourparlers sur l’Ukraine ce lundi : Macron rencontre Poutine, l’Allemagne et le Royaume-Uni envoient chacun 350 soldats supplémentaires

Déneigement devant l’ambassade de France à Moscou, ce 7 février

© AFP

Par Belga

Le président français Emmanuel Macron est lui arrivé lundi à Moscou pour y rencontrer Vladimir Poutine, ouvrant une nouvelle semaine diplomatique chargée destinée à avancer vers une désescalade dans la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine.

Des dizaines de milliers de soldats russes campent toujours aux frontières de leur voisin pro-occidental, laissant craindre une nouvelle invasion. La Russie réclame encore et toujours que l’Otan quitte son voisinage comme garantie de sa sécurité en vue d’un apaisement.

Extrait de notre 19h30

Emmanuel Macron en Russie

Emmanuel Macron sera le premier dirigeant occidental de premier plan à rencontrer le président russe depuis l’accroissement des tensions en décembre. Le lendemain, il ira voir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

En parallèle, le chancelier allemand Olaf Scholz sera lundi à Washington chez le président américain Joe Biden, pendant que sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, sera en Ukraine.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé "très importante" la visite du président français.

"Macron a dit à Poutine qu’il venait avec des idées dans la quête d’une détente", mais "la situation est trop complexe pour s’attendre à des percées décisives après une seule rencontre", a-t-il ajouté.

Situation trop complexe pour s’attendre à des percées décisives après une seule rencontre

Le chef de l’Etat français, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, est attendu au Kremlin après 14h00 GMT pour plusieurs heures d’entretien, suivies d’une conférence de presse avec M. Poutine.

"L’intensité du dialogue que nous avons eu avec la Russie et cette visite à Moscou sont de nature à empêcher" un conflit armé, avait assuré la veille dans les colonnes du Journal du Dimanche Emmanuel Macron, disant vouloir discuter "des termes de la désescalade".

Soulignant que la "sécurité et la souveraineté" de l’Ukraine et de l’Europe ne devaient faire l’objet d’aucun compromis, il avait jugé néanmoins "légitime que la Russie pose la question de sa propre sécurité".

Sujet JT du 6 février :

Désescalade

Moscou demande un retrait militaire de l’Otan d’Europe de l’Est et la fin de la politique d’élargissement de l’Alliance atlantique.

Autant d’exigences rejetées par les Occidentaux, qui proposent en retour des discussions sur les inquiétudes russes, des gestes de confiance comme des visites réciproques de sites militaires, ou encore des mesures de désarmement. Des propositions jugées "secondaires" par Moscou.

L’Ukraine, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, a fixé ses propres lignes rouges : "Pas de concessions sur l’intégrité territoriale", et "un retrait durable des forces russes de la frontière ukrainienne et des territoires occupés".

La Russie a déjà envahi une partie de l’Ukraine en 2014, la péninsule de Crimée, après une révolution pro-occidentale à Kiev. Depuis la même année, des séparatistes pro-russes, soutenus par Moscou, sont aussi en guerre avec l’armée ukrainienne dans l’est du pays.

Des accords de paix, négociés sous médiation franco-allemande, ont permis de geler le front, mais le règlement politique est au point mort. M. Macron veut relancer ce processus.

Troupes supplémentaires allemandes

L’Allemagne va envoyer 350 soldats supplémentaires en Lituanie dans le cadre d’une opération de l’Otan, en pleines tensions entre la Russie et l’Ukraine, a annoncé lundi la ministre de la Défense.

"Nous renforçons ainsi notre contribution en termes de forces sur le flanc est de l’Otan et envoyons un signal clair de détermination à nos alliés", a déclaré Christine Lambrecht lors d’un déplacement à Munster.

 

Troupes supplémentaires britanniques

Le Royaume-Uni va envoyer 350 soldats supplémentaires en Pologne sur fond de tensions russo-occidentales autour de l'Ukraine, a annoncé lundi le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.

Ces troupes s'ajoutent à 100 ingénieurs de l'armée britanniques déjà présents dans le pays. Il s'agit de "montrer que nous pouvons travailler ensemble et envoyer un signal fort que Grande-Bretagne et Pologne se tiennent côte à côte", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse avec son homologue polonais Mariusz Blaszczak.

Pays baltes

Malgré les tensions qui entourent l’Ukraine, il n’y a encore actuellement aucune indication d’une attaque russe à venir contre les pays baltes, a indiqué lundi Rob Bauer, président du Comité militaire de l’Otan.

"Nous ne voyons aucune indication jusqu’à présent. Nous ne nous attendons pas à une attaque russe sur la zone de l’Otan, que ce soit directement ou via le Bélarus", a-t-il déclaré lors d’une visite en Lituanie couverte par l’agence de presse BNS. La mobilisation des soldats russes est considérée militairement comme une "combinaison de possibilités", a encore estimé Rob Bauer, qui occupe le plus haut poste militaire au sein de l’Otan.

Moscou, qui exige de l’Otan et des États-Unis de nouvelles garanties de sécurité dans le cadre du conflit ukrainien, a récemment envoyé des troupes en Biélorussie, voisin de l’Ukraine (ainsi que de la Lituanie, la Lettonie et de la Pologne). Il y a maintenant environ 30.000 soldats russes en Biélorussie, selon Rob Bauer.

Moscou et Minsk prévoient de commencer des manœuvres militaires conjointes cette semaine, ce qui renforce les inquiétudes quant à une éventuelle invasion de l’Ukraine. La Russie a cependant nié à plusieurs reprises vouloir envahir le pays.

Le chef de l’armée lituanienne, Valdemaras Rupsys, a pour sa part indiqué qu'"il n’existait actuellement aucune menace directe, que ce soit sur le plan tactique ou opérationnel". Il serait "irresponsable" et "insensé" de menacer le pays balte étant donné que des troupes de l’Otan y sont stationnées, selon Valdemaras Rupsys. L’Otan avait renforcé la protection de son flanc oriental en réponse à l’annexion de la Crimée en 2014.

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