L'Union européenne a élargi ses mesures de précautions dans l'éventualité où la Russie interromprait soudainement ses livraisons de gaz, a confirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mardi.
Au cours des mois passés, l'exécutif européen a entrepris des discussions avec de grands exportateurs de gaz naturel liquéfié, comme les USA, le Qatar et l'Egypte, afin d'accroitre les approvisionnements vers l'Europe.
Des négociations sont aussi en cours avec des importateurs importants comme le Japon et la Corée du Sud, de sorte qu'ils puissent mettre à disposition de l'UE leurs stocks, selon l'Allemande Von der Leyen. Les pétroliers transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) depuis le Qatar peuvent par exemple être déviés vers l'Europe à la place de se rendre au Japon.
L'UE a importé une quantité record de GNL en janvier : 8 milliards de mètres cubes, via différents terminaux et depuis plusieurs pays, les principaux étant le Qatar, les États-Unis et l'Australie.
Réseau et capacité étendus
Mme Von der Leyen a aussi pointé le fait que le bloc européen a déjà étendu son réseau de pipeline et la capacité des terminaux pour le type de gaz depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. En cas de gel total des livraisons par la Russie, des mesures d'urgence seraient toutefois encore nécessaires, a concédé la présidente de la Commission.
L'UE est en effet très dépendante du gaz russe. A l'heure actuelle, un peu moins d'un quart des besoins énergétiques de l'union est couvert par le gaz. Et 40% à 50% de cet approvisionnement est issu de la Russie.
Si la Russie décidait de limiter ses livraisons, par exemple en représailles face à des sanctions européennes répondant à une éventuelle agression russe en Ukraine, l'UE serait dès lors lourdement frappée en retour.
Note : cet article a été édité suite à des erreurs dans les chiffres d'importation cités.