"L'intox du 'couple de clandestins' qui toucherait 3000 euros d'aide sociale", "RSA, immigration, salaires : les affirmations d'Alain Juppé décryptées", "IVG, diabète, cancer... ces intox sur la santé qui polluent Google". Autant d'articles à lire sur la page des "Décodeurs" du journal français Le Monde. Depuis 2009, cette rédaction dans la rédaction trie le vrai du faux.
Au total, ils sont 11, journalistes, datajournalistes, infographistes et spécialistes des réseaux sociaux. Leur mission : traquer les rumeurs et autres chiffres hasardeux lancés par une personnalité politique pour mieux les démonter.
"Nos articles sont construits avant tout autour de faits les plus objectifs possible : statistiques, chiffres, lois, dates, faits, sont notre matériau premier. Nous fournissons des faits, nous ne faisons pas de journalisme spéculatif, nous ne donnons pas notre avis", peut-on lire dans la charte des Décodeurs.
Les réseaux sociaux amènent une consommation d’information particulière
Et comme les infos et les intox se propagent à toute vitesse sur Facebook et Twitter, la tâche est titanesque. "On a du travail", reconnait Samuel Laurent, le responsable des Décodeurs. "Les réseaux sociaux amènent une consommation d’information particulière. On y partage ce qui est choquant, ce qui suscite de l’émotion. On n’est pas dans la raison. C’est facile de liker, de partager." Y compris les fausses informations.
Le journaliste ajoute : "Face aux médias traditionnels, il y a des médias alternatifs plus virulents qui émergent." Surtout dans les extrêmes de l'échiquier politique. "La fachosphère déteint sur les médias traditionnels", poursuit Samuel Laurent qui cite les exemple de Figaro Vox (émanation du journal Le Figaro qui publie des tribunes et des interviews sur des débats de société) ou du journal Valeurs Actuelles autoproclamé "le magazine de la droite qui s'assume". Résultat : certaines fausses informations ou des faits montés en épingle trouvent une légitimité qu'ils n'auraient pas eue il y a encore quelques années.