Belgique

Pour Frank Vandenbroucke, les francophones préfèrent des élèves en quarantaine et des classes fermées plutôt qu’imposer le port du masque

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Par Jean-François Noulet

Le Comité de concertation de ce mercredi a accouché d’un compromis sur le port du masque chez les enfants d’au moins 10 ans. Ceux-ci doivent porter le masque dans toute une série de circonstances, particulièrement dans les espaces fermés. En revanche, cette disposition "fédérale" ne s’applique pas aux écoles. Ce sont les Communautés qui sont compétentes pour imposer le port du masque aux élèves. En Flandre, en 5e et 6e primaire, on porte déjà le masque. Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’y a pas et il n’y aura pas de masques pour les élèves du primaire. Jeudi soir, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, invité de la VRT a regretté cette situation.

Frank Vandenbroucke trouve cela "étrange et dommage"

Autour de la table de l’émission TV de la VRT,"De Afspraak", mercredi soir, le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, masqué, revient sur les décisions du Comité de concertation. Il épingle, notamment, les dispositions relatives au port du masque et ne comprend pas les réticences de certains à imposer le port de cette protection contre le virus.

Suite à ce Comité de concertation, le masque est obligatoire dès l’âge de 10 ans dans toute une série de circonstances, dont les espaces fermés, mais ce n’est pas le cas dans les écoles. Dans ce débat, ce sont les francophones qui ont pesé, eux qui ne voulaient pas entendre parler du port du masque pour les élèves de primaire.

Pour Frank Vandenbroucke, c’est l’incompréhension. En Belgique francophone, explique le ministre, "la discussion sur les masques buccaux est, hélas, dominée par des gens qui pensent qu’il est mieux que les enfants soient continuellement en quarantaine et qu’on continue à devoir fermer les écoles, au lieu de mettre un masque. Je trouve cela étrange et dommage ".

Qui Frank Vandenbroucke vise-t-il du côté francophone ? "Des gens de bonne volonté, pour qui le masque buccal est ennuyeux, mais qui oublient qu’il est encore plus grave qu’on doive fermer des classes et continuellement mettre des gens en quarantaine", précise le ministre de la Santé.

Le ministre de la Santé mouche aussi au passage le délégué aux Droits de l’enfant. "Pour ce qui est des droits de l’enfant, le premier droit, pour moi, est de pouvoir aller à l’école. Pas d’atterrir continuellement en quarantaine […] C’est ce qui compte en matière de droits de l’enfant. Si on veut éviter que les enfants soient en quarantaine, il faut des masques en classe", ajoute le ministre, sur le plateau de la VRT.

Et le ministre de saluer les décisions du ministre flamand de l’Education, Ben Weyts (N-VA). Celui-ci avait déjà décidé que le masque serait obligatoire à l’école pour les élèves de 5e et 6e primaire. Il a aussi annoncé l’installation d’appareils de mesure du CO2 dans toutes les classes. "Je trouve cela très bien", approuve Frank Vandenbroucke.

Pour rappel, en Flandre, le masque est obligatoire pour les élèves de 5e et 6e primaire. En revanche, en secondaire, le fait que plus de 80% des 12-17 ans soient vaccinés permet de dispenser les élèves du port du masque.

Du côté francophone, pas de masque en primaire, mais une stratégie de contrôle de l’épidémie précisée

Depuis mardi, un nouveau système de gestion des cas de contamination au Covid et des contacts a été mis en place dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Première étape, lorsqu’un cas positif est identifié dans une école, un call-center appelle ce cas, qu’on appelle "cas index", ou son parent, tuteur ou représentant légal. Comme c’est déjà le cas, le call-center cherche à connaître la liste des contacts à hauts risques que la personne contaminée a eus, dans tous ses milieux de vie, y compris l’école.

Deuxième étape, le call center contacte ensuite l’équipe PSE (médecine scolaire) de l’école pour l’informer. L’idée est ici avec l’aide de l’école, de relier l’élève à sa classe afin de maintenir un système de surveillance du nombre de cas au sein des écoles et au sein des classes.

Troisième étape, l’école informe les parents de la présence d’un cas au sein d’une classe et invite les parents à surveiller la survenance de symptômes pendant 14 jours et à éviter les contacts avec des personnes plus vulnérables, comme les plus de 65 ans ou les personnes porteuses de maladies chroniques.

Quatrième étape, c’est la mise en place d’un "emergency break", un "freinage d’urgence". Cela doit permettre de fermer les classes à partir du moment où 25% des élèves d’une même classe, sur une période de sept jours, sont testés positifs. La classe est alors fermée pour 10 jours avec mise en quarantaine de tous les élèves, vaccinés ou pas. Chacun se fera tester au bout de 7 jours et pourra, en cas de résultat négatif, sortir de quarantaine.

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