On n'est pas des pigeons

Pour éviter d’être trempé, c’est mieux de marcher ou de courir sous la pluie ?

Faut-il courir ou marcher sous la pluie pour être le moins trempé : on a testé

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Ce problème en apparence anodin a été étudié par des physiciens italiens (Alessandro De Angelis, Université de Udine et Francesco Bocci de l' Université de Brescia). Si on court sous la pluie, intuitivement, on se dit qu’on passe moins de temps sous la drache. Et qui dit moins de temps sous la drache, dit moins d’eau sur la tête. Et le tour est joué !

Jogger running on path in rain.
Jogger running on path in rain. © Getty Images

C’est juste, mais pas si simple. La science a réponse à tout ! Explications du Professeur Fabrizio Bucella.

Il y a différentes sortes de pluie

On ne tient pas compte de comment la pluie tombe sur nous. Imaginons que la pluie tombe verticalement : si on reste immobile, on reçoit les gouttes sur la tête ou sur le chapeau. Si on commence à marcher, on reçoit des gouttes sur la surface du corps (le devant du corps). C’est la différence entre la pluie verticale (sur le chapeau) et frontale (sur le devant du corps).

Faut-il marcher ou courir sous la pluie ?

La quantité d’eau reçue est égale à la somme de la pluie verticale et la pluie frontale. Plus on avance vite, plus on sera mouillé partout : non seulement la tête et les épaules, mais aussi le pantalon.

Expérience

Prenons un gros bloc triangulaire de bois. Assez grand, disons un mètre. Il symbolise un homme ou une dame qui marche. Posons un arrosoir sur un échafaudage. Il s’agit de la pluie qui tombe. Si le bloc de bois est immobile sous l’arrosoir, la pluie tombe sur le haut du bloc. Si le bloc bouge (vers l’arrosoir), la pluie mouillera le devant du bloc.

Si on regarde la quantité d’eau totale reçue, doit-on courir ou marcher sous la pluie ?

Velocity of person.
Velocity of person. © J. J. Holden, S. E. Belcher, Á. Horváth and I. Pytharoulis, Science : Letter, 2015.

La science a résolu ce point, car la science peut tout.

Réponse de la science – Au total de la pluie reçue, il vaut mieux courir sous la pluie que de marcher. On sera globalement moins mouillé, mais on sera plus mouillé sur le devant du corps.

Le graphique ci-dessus montre la masse de pluie totale reçue en fonction de la vitesse exprimée en m/s. On voit que plus la vitesse augmente, moins de pluie tombe sur la tête et partout. C’est la masse de pluie rencontrée par une personne se déplaçant à la vitesse v (m/s) pour un voyage de 100 m.

Astuce, le vent arrière – Quand on se trouve sous la pluie, l’idéal est de se mettre en position de vent arrière. Dans ce cas, en marchant à la vitesse du vent, les gouttes de pluie vont heurter la personne pile poil verticalement.

Pourquoi ? Because la vitesse de marche horizontale compense exactement l’effet de la vitesse du vent sur les gouttes de pluie.

On n’aura pas de pluie sur le devant du corps. En quelque sorte, on compense par notre déplacement horizontal l’effet du vent sur les gouttes de pluie. En plus, on passera moins de temps sous la pluie. Les physiciens ont évalué l’optimum : il faut que le vent arrière soit au moins de 2 m/s, soit 7,2  km/h. Cela marche bien avec au moins des brises légères.

Si le vent arrière est plus fort, mettons un grand vent, on est gros Jean comme devant. Le grand vent souffle de 50 à 60 km/h, allez-y pour courir à cette vitesse : c’est bien plus que le record du monde du 100 mètres (37,5 km/h) !

Retrouvez "On n’est pas des pigeons" du lundi au vendredi à 18h30 sur la Une et en replay sur Auvio.

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