C’est l’histoire d’une actrice au parcours fulgurant, une ex-enfant star surexposée depuis l’âge de 3 ans. Jodie Foster n’a d’ailleurs pas de souvenirs de sa vie d’enfant en dehors des plateaux de tournage. Elle a grandi à Hollywood mais en a toujours refusé et détourné les codes pour créer son propre style, loin des standards de beauté dans lesquels elle ne rentrait pas. Ce documentaire signé Camille Juza et Yal Sadat vous livre impeccablement le récit de la trajectoire hors norme de cette comédienne qui l’est tout autant.
La petite fille grandit à quelques blocs d’Hollywood Boulevard à Los Angeles. Sa mère emmène d’abord son frère aîné à des castings, mais c’est Jodie, la petite dernière d’une fratrie de 4 enfants, qui se fait remarquer. Une première pub tournée à l’âge de 3 ans, ensuite égérie de fictions américaines familiales, puis de Disney. Elle apprend vite les ficelles du métier, les rouages du système, et fait preuve d’une maturité étonnante pour son jeune âge. La carrière de son frère ne décolle pas et c’est la jeune Jodie qui va faire vivre toute la famille.
Sa mère Brandy est une "stage mother", une "mère de scène", comme tant d’autres, elle pousse ses enfants à passer des castings, mais à ceci près qu’elle voit d’un mauvais œil cette ville superficielle, inscrit sa fille au lycée français de Los Angeles, voue un culte à la Nouvelle Vague et emmène ses enfants manifester pour les droits des minorités raciales et sexuelles. Mère et fille entretiendront longtemps une relation fusionnelle.
Avec le mouvement de libération des femmes dans les années 70, Hollywood aussi s’émancipe, et l’actrice va réussir à prendre le virage de l’adolescence, là où beaucoup échouent. Arrive le premier des trois films qui vont la propulser au cinéma : Taxi Driver de Martin Scorsese, Palme d’or à Cannes en 1976, Bugsy Malone d’Alan Parker et La petite fille au bout du chemin de Nicolas Gessner.