Serrés à l’arrière d’une jeep militaire cahotant sur des sentiers battus et gelés à la frontière polono-biélorusse, quelques journalistes rentrent dans la zone interdite aux non riverains depuis l’afflux de migrants en été, une visite sous stricte surveillance des autorités. À la frontière, tous les cent mètres environ, un soldat, en tenue de combat, mitraillette dans le dos, patrouille son périmètre le long des barbelés qui s’étendent sur des kilomètres de la frontière enneigée.
Un petit abri rudimentaire construit et recouvert partiellement de bâches et de planches de bois leur permet de se réchauffer par ce temps glacial. "Les migrants essayent toujours de traverser la frontière, par groupe de dix, vingt alors que l’année dernière c’étaient des groupes de plusieurs centaines de personnes", explique la capitaine Krystyna Jakimik-Jarosz, porte-parole locale des garde-frontières. "Nous voulons montrer à quoi ressemble la situation à la frontière", ajoute-t-elle pour expliquer le but de cette visite guidée.