Environnement

Pollution : un bioplastique qui imite la feuille de lotus pour remplacer les emballages ?

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Par RTBF avec AFP

Jeter les emballages dans la même poubelle que nos déchets alimentaires. Ou mieux : en faire du compost ! Il suffirait en fait de s'inspirer de la feuille de lotus, dont les propriétés hydrophobes permettraient de garantir une parfaite conservation de nos aliments. Qui plus est, cet emballage pourrait tout à fait se dégrader dans le sol.

Un tiers des aliments vendus en Europe sont emballés dans du plastique

D'après l'association Zero Waste France, le plastique constitue le matériau le plus utilisé pour emballer nos aliments en Europe. Précisément, cela représente 37% des denrées alimentaires vendues. Si l'on en croit les dernières statistiques publiées par le Parlement Européen, seul près d'un tiers des déchets en plastique sont recyclés au sein de l'Union.

Sinon, ceux-ci sont incinérés afin de produire de l'énergie. En 2019, des chercheurs avaient estimé que la production ainsi que l'incinération de plastique avaient généré plus de 850 millions de tonnes de gaz à effet de serre ! Et d'ici 2050, on pourrait atteindre 2,8 milliards de tonnes...

Concernant le traitement des déchets plastique, une troisième option est aujourd'hui mise en œuvre : en Europe, dans 25% des cas, ils sont enfouis ! Mais enterrés ne veut pas dire dégradés dans le sol... 

Vous connaissez l'"effet lotus" ?

Ce phénomène défini par les scientifiques consiste à prendre la fameuse feuille peinte magnifiquement par Claude Monet comme référence pour décrire une capacité à repousser les gouttes d'eau.

En fait, la rugosité nanométrique et la composition de la surface de la feuille permet à la plante d'être hydrophobe. 

Une propriété sur laquelle des chercheurs australiens de l'université de Melbourne ont travaillé afin de développer un bioplastique capable d'emballer les denrées alimentaires.

Mais ce n'est pas tout de s'inspirer de la nature pour trouver une solution à la pollution plastique. Les travaux ont consisté à mettre en place un process de fabrication économiquement abordable mais aussi facile à mettre en place pour imaginer le transposer à une échelle industrielle.

C'est pourquoi la formule n'utilise que deux ingrédients : de l'amidon et de la cellulose. Un patron qui imite la structure du lotus a ainsi été apposé sur le matériau avant que celui-ci ne soit enduit d'un polymère organique à base de silicone. Tout comme le lotus, la matière est capable de faire barrière à l'eau ou à la saleté.

Après usage, ce matériau se décompose dans le sol

Pourquoi ces recherches sont-elles une véritable avancée ? Parce que contrairement à ce que laisse penser le terme "bioplastique", tous les emballages concernés ne sont pas forcément biodégradables. On peut en effet fabriquer du bioplastique à partir de pétrole. Qui plus est, les bioplastiques doivent être chauffés à très haute température pour être dégradés.

Dans le cas de cette imitation de la feuille de lotus, les chercheurs promettent que leur trouvaille se décompose après mise en contact avec les insectes dans le sol. 

Désormais, les scientifiques australiens attendent de mettre leurs recherches en application en nouant des partenariats commerciaux. A bon entendeur...

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